Elle est étrangère et à une vie plus que dissolue. Elle vient chercher de l’eau au puit pour étancher sa soif humaine.
Il est le Messie et lui demande à boire. A-t-il soif lui qui n’aura pas besoin de nourriture quand ses disciples lui proposeront de manger avec eux ?
« « Pour moi, j'ai de quoi manger : c'est une nourriture que vous ne connaissez pas. »
Les disciples se demandaient : « Quelqu'un lui aurait-il apporté à manger ? » »
Et si derrière cette phrase banale, peut-être même un peu stupide, les disciples avaient mis le doigt sur une des plus belles définitions théologiques de Dieu. Un Dieu qui se nourrit de notre reconnaissance. Un Dieu qui se nourrit de la croyance d’hommes et de femmes qu’il aime tels qu’ils sont.
Comme les disciples, nous pourrions être étonnés que Dieu s’intéresse à cette femme. Nous pourrions être étonnés également de ce qui a touché cette femme dans le dialogue qu’elle a eu avec Jésus. Ce n’est pas le don de l’eau vive, c’est le fait qu’il lui ait dit tout ce qu’elle avait fait.
C’est la proximité de Jésus, sa connaissance de celles et ceux dont il a partagé la condition humaine, qui convertit la samaritaine et ceux qui l’entendent témoigner.
C’est cette proximité qu’il nous faut retrouver, car c’est par elle que se déverse cette mystérieuse eau vive de Dieu. C’est grâce à elle que Jésus peut finir par dire à la samaritaine, au bout d’une conversation, qu’il est le Messie. Et qu’elle le croit.