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14 mars 2010 7 14 /03 /mars /2010 23:50

Ah ! Le fils perdu est de retour. Le père ouvre ses bras. Le frère ferme son cœur. Quelle trilogie ! Trois figures à méditer en ce temps de carême, trois figures dans lesquelles nous pouvons nous reconnaître, car, oui, je l’espère, nous pouvons aussi nous reconnaître dans le père de la parabole.

 

Mais finalement de quoi est-il question ? De nourriture. Le fils parti a tellement faim qu’il se met au service d’un habitant de la région qui ne lui donne rien à manger et finit par décider de rentrer chez son père qui donne du pain en surabondance à ses mercenaires. Le père fait préparé le veau gras pour le retour du fils parti et le fils resté, qui visiblement n’a pas faim, accuse son père de ne jamais lui avoir donné un chevreau à partager avec ses amis. Cette parabole donne faim !

 

Et cela tombe bien car don de Dieu et nourriture font visiblement bon ménage comme nous le rappelle le livre de Josué. Le peuple quittant le désert où sa nourriture, la manne, venait directement de Dieu entre dans la terre promise, un pays d’abondance et de gratuité où la nourriture ne manque pas mais un pays qui est don de Dieu comme le rappelle le Deutéronome (8, 7-10) : « Mais Yahvé ton Dieu te conduit vers un heureux pays, pays de cours d’eau, de sources qui sourdent de l’abîme dans les vallées comme dans les montagnes, pays de froment et d’orge, de vigne de figuiers et de grenadiers, pays d’oliviers, d’huile et de miel, pays où le pain ne te sera pas mesuré et où tu ne manqueras de rien, pays où il y a des pierres de fer et d’où tu extrairas, dans la montagne, le bronze. Tu mangeras, tu te rassasieras et tu béniras Yahvé ton Dieu en cet heureux pays qu’il t’a donné. »

 

Au-delà de la simple et grandiose miséricorde du père, c’est bien la relation de confiance et d’alliance entre Dieu et l’homme qui nous est présentée dans cette parabole de la nourriture.

 

Finalement, le fait que le Fils dilapide l’héritage ne prend qu’une ligne de l’évangile. Ce qui est mis en valeur c’est que pour obtenir de la nourriture, il se donne à l’homme plutôt qu’à Dieu. « Malheur à l’homme qui se confie en l’homme, qui fait de la chair son appui et dont le cœur s’écarte de Yahvé. » (Jr 17, 5)  Son retour vers le père est donc une véritable conversion puisqu’elle marque le changement du repère qu’il se donne.

 

Le fils aîné montre lui son incompréhension de ce qu’il vit au jour le jour en posant comme argument l’opposition entre faire la volonté du père et obtenir une nourriture particulière. La meilleure nourriture de l’homme est la volonté du père comme nous l’a rappelé Jésus lui-même aux premiers jours du Carême dans sa réponse au tentateur : « Ce n’est pas de pain seul que vivra l’homme mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » (Mt 4,4 citant Dt 8,3)

 

Enfin le père auquel nous devons nous identifier également offre le festin pour signifier qu’en revenant, le fils perdu rentre en pleine communion avec le père et que cette communion passe par le Christ, nourriture nouvelle, « le pain de Dieu, celui qui descend du ciel et donne la vie au monde » (Jn 6, 32). C’est, identifié au père, que nous pouvons accueillir et offrir le banquet éternel à tous ceux qui ont faim en disant avec Saint-Paul : « Nous vous en supplions, au nom du Christ, laissez vous réconcilier avec Dieu ! » (2 Co 5,20)


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commentaires

T
<br /> En lisant cette parabole, je me dis aussi que peut-être que Dieu préfère même que l'on s'écarte parfois du chemin, pour mieux revenir à sa table. Je me demande si justement la liberté qu'il ne<br /> laisse ne s'exerce pas aussi pleinement là pour que nous sentions ce désir de faim, pour mieux revenir à la table. Alors que si nous sommes tous les jours à sa table, "bêtement", sans comprendre ni<br /> cette liberté, ni cette faim, alors nous passons peut-être à côté de quelque chose.<br /> <br /> <br />
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