Il est paradoxal que le terme désignant la vocation à l’universel (c’est l’étymologie du mot) serve ordinairement à désigner une partie du tout. Les catholiques sont une partie des chrétiens, ceux qui sont « en communion » avec l’évêque de Rome, le pape. Les catholiques sont de religion chrétienne, comme les orthodoxes et les protestants, et de confession catholique. Il est à noter que toutes les grandes familles chrétiennes récitent de la même voix le même Credo, celui que les évêques ont mis au point au cours des Conciles de Nicée et de Constantinople au IVe siècle après Jésus-Christ. Les chrétiens sont donc unis sur l’essentiel et séparés sur les détails. Mais ces détails ont fait couler beaucoup de salive, d’encre et aussi pas mal de sang. Honte à nous !
Il est d’ailleurs à craindre, ainsi que le dit le proverbe, que ce soit le diable, bien plus que Dieu qui soit dans les détails.
Évidemment, chaque confession revendique pour son propre compte la justesse et la pureté de la doctrine, soit en remontant aux origines, comme les protestants, soit en en appelant à la Tradition, comme les catholiques.
Au fond, qu’est-ce qui distingue les catholiques des autres chrétiens ? Peut-être une formidable idée de la communion dans le temps et dans l’espace. Dans l’espace, chaque catholique est lié à son évêque et les évêques du monde entier sont liés entre eux sous la houlette du premier des évêques, celui de Rome. Dans le temps, grâce à la succession apostolique qui fait que chaque évêque a reçu l’ordination et l’imposition des mains d’un autre évêque, qui lui-même l’a reçu d’un précédent et ainsi de suite jusqu’aux apôtres de Jésus. C’est une bien jolie image que cette chaîne de mains étendues sur des successions de fronts à travers les siècles. Évidemment, la contrepartie de cette belle chose est une tendance au centralisme et à l’autoritarisme.
On peut dire rapidement qu’il n’y a guère de différences de fond entre les catholiques et les orthodoxes, mais plutôt des différences culturelles, et qu’avec les protestants, ce serait plutôt l’inverse.
Au final, le plus grave, c’est que nous supportions ces séparations. Le plus scandaleux, c’est que nous (tous les chrétiens), puissions oser trouver des raisons légitimes à ces séparations. Qui sommes-nous pour penser qu’aux yeux de Dieu, nos petits différends puissent avoir la moindre importance.
Je ne demande pas que nous soyons tous identiques, bien au contraire. Il ne faut pas à tout prix chercher le plus petit dénominateur commun qui permettrait d’afficher une union de façade. Il faut oser être frères et différents, aimer ces différences, les chérir, car « il y a beaucoup de maisons dans la maison du Père ». Bien prétentieux celui qui prétend en contrôler l’accès. Au lieu de nous draper dans nos convictions et nos certitudes, nous devrions crever de honte devant nos ridicules querelles. Quel malheur de voir des soi-disant « dialogues œcuméniques » ressembler à une discussion du conseil de sécurité de l’ONU.
Seigneur, pardonne-nous, nous sommes lamentables ! Tous !
Ce que dit le Magistère de l'Eglise catholique :
Compendium du Catéchisme de l’Église catholique - 162 - Comme société constituée et organisée dans le monde, l’unique Église du Christ subsiste (subsistit in) dans l’Église catholique, gouvernée par le successeur de Pierre et par les Évêques en communion avec lui. C’est seulement par elle que l’on peut atteindre la plénitude des moyens de salut, car le Seigneur a confié tous les biens de la Nouvelle Alliance au seul collège apostolique, dont la tête est Pierre.