Où est-il notre Dieu, ce Dieu d’amour qui laisse une catastrophe naturelle dévaster l’un des pays les plus pauvres du monde ? Comme croyant, la question nous est forcément posée et nous sentons l’incroyable tristesse de l’incompréhension nous envahir. Car oui, devant un tel malheur, nous n’avons aucune explication à donner. Non seulement nous n’avons aucune explication à donner, mais nous avons la réponse de Jésus sur la tour de Siloé qui nous interdit de penser qu’il y ait une raison particulière, autre que physique, que ce drame se soit abattu sur ces personnes plutôt que sur d’autres. « Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu'elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Eh bien non, je vous le dis ; et si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de la même manière » (Lc, 13).
Alors face à ce mystère du drame, nous avons tendance à nous taire, à prier dans le silence, à ne pas faire entendre notre voix mêlée aux cris de nos frères et sœurs légitimement écoeurés par cette injustice. A nous faire oublier pour faire oublier l’incapacité de Dieu à maîtriser la terre qu’il a créée. En faisant cela nous condamnons implicitement Dieu et nous condamnons sûrement nos cœurs que Jésus appelle à la conversion.
Certes nous n’avons pas de réponse à donner, mais n’avons-nous pas pour autant des biens pour aider financièrement à l’aide humanitaire et la reconstruction dont ce pays à besoin, un cœur et des bras pour accueillir et des oreilles et une bouche pour écouter et réconforter. Car si le drame d’Haïti se vit cruellement sur place, il se vit également à quelques mètres de nous, en France, dans les familles haïtiennes qui ont perdus les leurs ou ne savent pas ce qu’ils sont devenus, dans les familles françaises qui avaient un enfant, des parents, des amis dans ce pays.
Face à ce drame, ne restons pas dans un silence passif. Osons témoigner de la miséricorde de Dieu en acceptant sans comprendre que l’inacceptable se soit produit. Accueillons, écoutons, prenons pitié au sens le plus noble du terme, soyons présents à nos frères qui vivent ce malheur insensé au cœur de leurs familles. N’éteignons pas en nous l’espérance dont ils ont tant besoin.
Cet article a été écrit pour le site de la CCBF.