Une croix de cendres sur le front. Vieux rite de purification et signe de la croix douloureuse et glorieuse vers laquelle ce temps du Carême nous mène.
Le temps du Carême : quarante jour pour se retrouver au pied de la Croix, quarante jours pour accueillir le Christ ressuscité, quarante jours pour que le voile qui obstrue mon cœur et mes yeux se déchire et me laisse contempler à travers le ciel ouvert la gloire de Dieu qui m’ouvre ses bras et m’appelle mon enfant.
C’est parce que je sais que tu m’aimes, Seigneur, que ce temps de Carême m’importe. C’est parce que je sais que tu m’appelles, Seigneur, que ce temps de Carême me porte à te laisser travailler en moi. Quand tu étais homme au milieu des hommes et des femmes de ton temps, tu n’as cessé de les questionner : « Et pour toi qui suis-je ? ». Cette question retentit au cœur de tout Carême ! Seigneur, qui es-tu pour moi ?
Mon cœur pécheur souhaiterait répondre immédiatement, comme Pierre, « Seigneur tu sais bien que je t’aime ». Formule admirable de foi mais si précipitée ! Car oui, Seigneur, je suis certain de t’aimer mais suis-je certain de t’écouter et de te connaître ? Tout serait dit et pourtant tout serait-il vécu ?
Ce temps de Carême, je le sais Seigneur, tu me le donnes pour que je prenne le temps de te connaître, de te reconnaître et par là même de me connaître. Ces quarante jours, si longs et si courts, tu me les donnes pour que je chemine à tes côtés, pour que j’écoute ta parole, pour que je découvre au fond de moi que la Bonne-Nouvelle que tu accomplis n’est pas qu’une parole mais une véritable promesse qui donne sens à ma vie.
Seigneur, questionne-moi chaque jours de ce Carême.
Mon jeûne sera de chercher à entendre tes questions. Mes privations seront de retenir mes réponses et de laisser le silence s’emplir de ta parole. Mes actes de charité seront de permettre à mes frères et à mes sœurs de me faire discerner ta présence.
Retiens le temps que tu me donnes, Seigneur, que je puisse durant ces quarante jours m’imprégner de ta présence.
Alors, quand je serai au pied de la Croix et que je te dirai « Je t’aime, Seigneur », mes paroles auront peut-être un sens.
Alors, quand je serai devant le tombeau vide et que je te dirai « En toi, je mets ma confiance », mes paroles auront peut-être un sens.
Alors, quand avec toi j’annoncerai à mes frères et à mes sœurs que Dieu les appelle à vivre pleinement de son amour, ils pourront peut-être découvrir dans mes paroles et dans mes actes ton cri d’amour : « Laissez-vous réconcilier avec Dieu ».