« Ah, si tu déchirais le ciel », c’est la prière qui traverse l’Ancien Testament. Depuis le rêve de Jacob qui voyait les anges monter et descendre, en passant par le grand cri d’Isaïe (Is 63, 19). Oui, si Dieu pouvait manifester sa présence, être là, à nos côtés.
Eh bien c’est fait à chaque messe, Dieu déchire le ciel, ou plus exactement, nous célébrons à chaque messe ce mystère du ciel qui s’ouvre, de Dieu qui vient.
Et Dieu vient, en son Fils Jésus-Christ, non pour juger le monde mais pour que par lui le monde soit sauvé.
C’est dire qu’à chaque messe, nous sommes conviés à être les témoins et participants d’un événement cosmique : c’est-à-dire qui change la face du monde. Il ne s’agit de faire des petits actes de piété personnelle avec « Mon Jésus à moi, dans mon cœur ». S’il a un cœur à cœur, c’est celui de Dieu avec l’humanité, auquel nous sommes rendus participants pour en être les messagers.
La messe est la célébration de la présence :
Présence de Dieu dans sa parole qui résonne quand l’Écriture est proclamée ; Dieu, nous l’avons entendu. Présence du Christ dans un jeu complexe de figures, dans la coupe et le pain, signes de sa vie donnée, offerte, reçue et res- suscitée par le Père, dans le prêtre qui, en figure du Christ refait les gestes, redit les paroles par lesquels Jésus a donné sens à sa mort. À la Cène Jésus a précélébré sa mort et lui a donnée sens « Livré pour vous et la multitude ». À chaque messe, nous célébrons, la réalité et l’actualité – la présence - de ce don et de cet amour qui renversent définitivement le mal et la mort ! Oui, c’est vrai, pour de vrai, ici et maintenant, pour nous qui sommes là. Oui, c’est « réel ». Bien plus réel que le pain et le vin que nous voyons. C’est réel, ici, maintenant. Présence réelle !
Mais ce n’est pas tout, la messe n’est pas seulement un spectacle qui nous serait donné. Nous y participons. En participant au repas du Seigneur, en communiant, nous « devenons ce que nous recevons », nous devenons le corps du Christ, avec lui, pour le monde, nous devenons une offrande d’amour de Dieu à l’humanité, c’est bien pourquoi, à peine avons-nous communié, nous sommes envoyés, envoyés au monde : « comme le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie ».
Alors, la prochaine fois que vous allez à la messe, pensez que vous êtes le corps de Christ, pensez que vous l’êtes avec vos voisins et voisines, et avec tous ceux et celles qui sont à la messe partout dans le monde et sont revêtus de cette dignité qui est une mission.
« Montre-nous le Père », disaient les disciples. « Qui me voit le Père », répondait Jésus. Et nous est-ce que nous sommes des signes de la présence de Dieu ? Qui nous voit voit-il le corps du Christ donné pour la vie du monde ? Sommes-nous en ce monde, le signe de la présence réelle de Dieu ?
CEC 1396 L’unité du Corps mystique : l’Eucharistie fait l’Église. Ceux qui reçoivent l’Eucharistie sont unis plus étroitement au Christ. Par là même, le Christ les unit à tous les fidèles en un seul corps : l’Église. La communion renouvelle, fortifie, approfondit cette incorporation à l’Église déjà réalisée par le Baptême. Dans le Baptême nous avons été appelés à ne faire qu’un seul corps (cf. 1 Co 12, 13). L’Eucharistie réalise cet appel : " La coupe de bénédiction que nous bénissons n’est-elle pas communion au Sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas communion au Corps du Christ ? Puisqu’il n’y a qu’un pain, à nous tous nous ne formons qu’un corps, car tous nous avons part à ce pain unique " (1 Co 10, 16-17).
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