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14 décembre 2009 1 14 /12 /décembre /2009 00:02

Ah, le baptême, voilà une chose simple, est-on tenté de dire. Si simple d’ailleurs, qu’autrefois, la sage-femme, ou le médecin, s’il y en avait un, « ondoyaient » le nouveau-né dès le premier cri poussé. Au cas où… À l’époque, les temps étaient rudes pour la jeune humanité vagissante, et nombre d’enfants rendaient à Dieu leur âme dans les premiers jours, ou les premiers mois. Mais justement, parce que baptisés, fils et filles de Dieu, ils pouvaient la rendre à leur Père céleste et prendre place parmi les innocents qui joignaient leur voix au chœur des anges. Pour les malheureux parents, la consolation n’était pas mince.

L’ondoiement, comme son nom l’indique, consiste à verser un peu d’eau sur la tête du nourrisson en disant « Je te baptise au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit ». Aujourd’hui encore, en cas d’urgence ou de péril mortel, chacun, chacune, et même un non-chrétien peut ainsi procéder à un baptême.

Jusque-là, tout va bien, il suffit donc d’un peu d’eau et de quelques mots pour être baptisé. Et ceci, sans l’ombre d’un doute depuis les premiers temps chrétiens. C’est ainsi que Philippe baptise l’Éthiopien, c’est aussi comme ça que Paul est baptisé à Damas. Facile !

Les affaires se gâtent et s’embrouillent quand… on écoute le Christ ! « Jean vous a baptisé dans l’eau, moi, je vous baptiserai dans l’Esprit ».

Allons bon, mais c’est bien le baptême du Christ que nous recevons, pas celui de Jean. Alors pourquoi de l’eau ? Certes, le vol de colombe ou les langues de feu, qui évoqueraient davantage l’Esprit Saint peuvent se révéler d’un maniement difficile voire dangereux. Mais quand même, pourquoi avoir conservé le signe de l’eau ? C’est là qu’il est utile d’avoir assisté à un baptême chez nos frères orthodoxes. Par parenthèse, c’est un baptême qui baptise aussi sûrement que celui des catholiques (un seul baptême !). Or donc, sous les yeux terrifiés de la jeune maman, le prêtre jette par trois fois le jeune enfant la tête la première dans l’eau. Et l’objectif est explicite ; pour lui donner un sentiment de mort ! Car c’est bien de cela dont il est question, de vie et de mort. L’eau du baptême n’est pas celle d’une petite ablution purificatrice. Le baptême nous plonge (c’est l’étymologie du mot) dans la mort avec le Christ et nous fait ressurgir, hors de l’eau, dans la vie nouvelle du Ressuscité. Par le baptême, nous mourrons avec le Christ, à la mort et au péché. Nous laissons au fond des abîmes le vieil homme, et nous renaissons homme (femme) nouveaux, relevés, ressuscités, revêtus de Grâce et de lumière. Nous renaissons, fils et filles du Père, frères et sœurs du Fils, temples de l’Esprit.

Finalement, ce mot est un peu traître. On pourrait lui préférer un néologisme ; être « christifié », qui signifierait revêtir le Christ, devenir dans le Christ, prêtre, prophète et roi et participer à la mission du Christ.

Car, j’allais oublier, être baptisé, ce n’est pas recevoir une carte d’identité de chrétien, c’est recevoir un ordre de mission !

 

 

Ce que dit le Magistère de l'Eglise catholique :

CEC 628 Le Baptême, dont le signe originel et plénier est l’immersion, signifie efficacement la descente au tombeau du chrétien qui meurt au péché avec le Christ en vue d’une vie nouvelle : "Nous avons été ensevelis avec le Christ par le Baptême dans la mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle" (Rm 6,4 Col 2,12 Ep 5,26)

100 mots pour la foi

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commentaires

P
<br /> <br /> Patrick,<br /> <br /> <br /> Poursuivons donc la conversation, ça fera monter le blogrank de l’ami Bérulle.<br /> <br /> <br /> J’avoue vous avoir volontairement emmené  à ce point où vous dites que le magistère est un ministère. C’est entre autre, contre cette dénaturation du<br /> langage que je peste. Comment peut-on espérer avoir une parole droite, fondée, féconde, si on pervertit les mots au point de gommer  que, magistère et<br /> ministère sont deux vrais antonymes. Nous voilà dans une terrible impasse, les mots et les notions ont été tellement triturés qu’on ne sait plus « Ce que parler veut dire [1]».<br /> <br /> <br /> Et comment peut-on être entendu si nous n’avons même pas une communauté de mot ou si les mot n’ont plus de sens commun.<br /> <br /> <br /> Pour le reste, j’assume, sur le fond, ne serait-ce que du fait que ma parole est publiée, donc publique, d’exercer à la fois un service et une autorité (Je n’ignore pas qu’il y a une autorité de<br /> la chose imprimée). Cependant, dans le cadre de mes publications, aussi bien chez l’éditeur de papier que chez Bérulle, l’autorité finale revient au lecteur.<br /> <br /> <br /> Qu’il me soit permis, ici, une fois encore de les remercier et vous tout particulièrement ; si j’étais doué de schizophrénie, je crois que je me joindrais volontiers à une partie des<br /> critiques que vous faites à mon dernier opus.<br /> <br /> <br /> Pietro<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> [1] Pierre Bourdieu,<br /> Fayard, 1991<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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P
<br /> Vous me pardonnerez de vous répondre.<br /> Je tique sur votre expression "Mettons que le CEC est une parole maîtresse et la mienne servante".<br /> Si le magistère est possible dans l'Eglise, et contrairement à une étymologie qui pourrait dénoncer un atavisme irrémédiable, le magistère demeure un ministère, c'est-à-dire un service. Votre<br /> parole et la sienne sont au service de ce que vous confessez ensemble, certes positionnées différemment d'un point de vue juridique.<br /> Il me semble qu'autrement nous faisons le lit d'une autorité déconnectée du sensus fidei, ce qui n'est pas acceptable théologiquement, quand bien même c'est trop souvent la pratique de facto.<br /> Merci pour ce brin de conversation.<br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Je fais volontairement le choix:<br /> <br /> <br /> - de ne pas être exhaustif<br /> <br /> <br /> - d’être subjectif<br /> <br /> <br /> - de ne pas user des termes dogmatiques les plus usité<br /> <br /> <br /> J’ai décidé de citer systématiquement une façon de s’exprimer du magistère catholique, pour que le lecteur puisse retrouver aisément, sur le même sujet, une<br /> forme « autorisée ».<br /> <br /> <br /> Le CEC présente l’avantage d’être une forme récente de l’expression du magistère de l’Église en matière d’enseignement dogmatique.<br /> <br /> <br /> Il arrive parfois, que je choisisse une autre source, ce sera par exemple le cas dans le mot suivant, « bible », qui paradoxalement est presque<br /> totalement absent du CEC qui lui préfère le terme « Écritures ».<br /> <br /> <br /> J’acquiesce à l’idée d’un partage entre magistère et ministère.<br /> <br /> <br /> Mettons que le CEC est une parole maîtresse et la mienne, une parole servante.<br /> <br /> <br /> Je vous remercie de votre attention<br /> Pietro<br /> <br /> <br />
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P
<br /> Pourquoi concluez-vous vos textes par un " Ce que dit le Magistère de l'Eglise Catholique" ? Ne faites-vous pas jouer à ce magistère un rôle que théologiquement et à raison vous pourriez lui<br /> contestez, par exemple celui d'aune ?<br /> Qui plus est, vous ne citez pas le Magistère, mais le Catéchisme de l'Eglise Catholique qui n'est qu'une production, et sans doute pas la plus autorisée juridiquement, de ce magistère. Ne<br /> laissez-vous pas penser que le magistère est un texte ou un recueil de textes, alors qu'il est un ministère. Bien ou mal assuré, je préfère un ministère, un service, à un corpus idéologique ou<br /> dogmatique.<br /> Si vous pensez utile de mettre en perspective votre propre présentation, pourquoi ne pas faire chaque fois une citation des Ecritures ou d'une autorité de la Tradition, telle citation d'un Père de<br /> l'Eglise ou d'un texte épiscopal ou papal (et pourquoi pas de temps en temps le CEC), d'une hymne liturgique ou d'un théologien ?<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Bon dernier dimanche de l'Avent à tous! Que la fête de Noël soit l'occasion de nous retrouver avec tous ceux qu'on aime!<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Merci, chère Anna. Que cette fête qui approche soit également pour vous et vos proches l'occasion de joies partagées !<br /> <br /> <br />

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