Écrire sur le mot Église le jour de la Pentecôte, voilà un hasard du calendrier qui fait bien les choses.
Que voit-on ? Les apôtres claquemurés au Cénacle, petit troupeau qui vient encore de perdre son berger, partagé entre la peur, légitime, et l’espérance, folle. Et voilà que l’Esprit que Jésus leur avait promis les jette dans les rues de Jérusalem. Sans crainte, ils proclament la résurrection du Christ ; « Ce Jésus, condamné, crucifié, il est vivant, Dieu l’a ressuscité, c’est le Seigneur ». Peu importent les variantes de cette première annonce. C’est cela qui fait l’Église. À cause de ce qu’ils entendent, ils sont, disent les Actes des apôtres, trois mille à se joindre aux apôtres et à être baptisés.
Nous en savons assez pour parler de l’Église.
L’Église, c’est un peuple appelé qui se rassemble à cause de ce Jésus en qui la mort est morte.
Ils étaient douze, embryon symbolique du nouveau peuple de Dieu, déjà, ils sont trois mille. L’Église est un peuple qui grandit, qui s’ouvre.
L’Église vit sous l’emprise de l’Esprit, qui balaye les peurs, ouvre portes et fenêtres.
L’Église vit d’une parole qu’elle annonce.
Et cette Église du jour de la Pentecôte, est déjà incroyablement bigarrée, puisque tous les peuples (connus à cette époque) sont représentés à Jérusalem. Et c’est toujours vrai, l’Église n’est pas uniforme, mais elle est pour tous, ouverte à tous, universelle (en grec, on dit catholique).
J’aime beaucoup relire ce texte de la Pentecôte, et je suis frappé par un point. Ceux qui sont prêts à rejoindre les apôtres demandent « Que devons-nous faire ? » et la réponse est simplement : « Recevez le baptême ». Il n’est question d’aucune prescription, d’aucune obligation.
Je rêve d’une nouvelle Pentecôte où tous ceux et celles qui sont « du Christ », découvriraient ce qui les unit au lieu de pointer ce qui les sépare. Je fais le rêve d’un peuple bigarré, rassemblement de ceux qui sont « du Christ », unit par le baptême. Sans doute chacun célébrerait-il dans sa langue et ses traditions, et ses usages. Mais tous proclameraient les merveilles de Dieu et l’Esprit à l’œuvre. Je rêve de l’Église du Christ, unie, catholique, apostolique, pentecôtiste, pneumatique (qui vit du souffle de l’Esprit) évangélique, professant la juste doctrine (orthodoxe) suivante : « Ce Jésus, condamné, crucifié, il est vivant, Dieu l’a ressuscité, c’est le Seigneur ». Alors, l’Église sera vraiment l’Église
Oui, je rêve grand, je rêve fou, mais je crois que Dieu rêve plus grand et plus fou encore, alors, j’espère !
CEC 168 C’est d’abord l’Église qui croit, et qui ainsi porte, nourrit et soutient ma foi. C’est d’abord l’Église qui, partout, confesse le Seigneur (" C’est toi que par tout l’univers la Sainte Église proclame son Seigneur ", chantons-nous dans le " Te Deum "), et avec elle et en elle, nous sommes entraînés et amenés à confesser, nous aussi : " Je crois ", " Nous croyons ". C’est par l’Église que nous recevons la foi et la vie nouvelle dans le Christ par le baptême. Dans le " Rituale Romanum ", le ministre du baptême demande au catéchumène : " Que demandes-tu à l’Église de Dieu ? " Et la réponse : " La foi ". " Que te donne la foi ? " " La vie éternelle ".