Attention, nous voilà devant l’un des plus grands mystères théologiques, un véritable continent inconnu. Un objet d’observation si neuf que rien n’en a encore été dit : l’homme, avec un petit « h », et un chromosome « XY », autrement dit, un être humain de sexe mâle, en latin, vir, à ne pas confondre avec homo, qui désigne le genre humain et non le genre masculin. Évidemment, la confusion est aisée, d’autant qu’en français, « homme » comprend la « femme », enfin, comprend… façon de dire.
Si nous procédons de façon scientifique, pour commencer à défricher le terrain, on peut supposer que si femme désigne les êtres féminins de l’espèce humaine, et homo tous les êtres humains, le vir s’obtient par déduction : Est vir ce qui n’est pas femme.
Hypothèse intéressante, tentons-la !
Si la vocation de la femme est d’être « vierge ou mère », celle du vir, (homme) sera donc de n’être pas vierge, ni mère. On lui accordera donc d’être père, ce qui est raisonnable s’il n’est pas vierge.
Si l’on suit ceux qui prétendent que les femmes sont les protectrices de la vie, il faudra supposer que les vir (hommes) ont des tendances de tueurs… Si l’on suppose que les femmes ont une disposition particulière à la tendresse et à l’écoute, on en déduira que les vir, (hommes) sont couramment des brutes sans cœur.
Il me semble que la démonstration montre ses limites… Ah, non, j’allais oublier… la vocation des hommes, c’est bien sur d’être prêtres, puisque c’est la chose par excellence qui est impossible aux femmes.
CQFD, voilà la véritable vocation des hommes, des « vrais » ! Je suppose que ça fait de tous ceux qui ne le deviennent pas (prêtres) des demi-ratés qui n’accomplissent pas vraiment leur virilité.
Je n’aurai qu’un mot : foutaises !
Et je vais oser m’aventurer sur le terrain inconnu et miné. Ce qui caractérise l’être humain mâle, c’est le manque, il n’est pas tout l’humain à lui tout seul. C’est ce même manque qui caractérise l’être humain femelle. Parfois ce manque se noue et se dénoue dans le jeu du désir, parfois, simplement, il se conjugue dans l’amitié et la fraternité. Et ce manque n’est plus une souffrance ou une perte mais une immense richesse qui se découvre, celle de l’autre, des autres, des différences, des variétés, des similitudes.
Et cette épreuve (lieu ou l’on éprouve) de l’incomplétude est sans doute le lieu qui nous ouvre au tout Autre.
Oui, Seigneur, tu as bien raison, qu’il est bon d’être homme et femme pour te découvrir toi. C’est même très bon.
Pour ce mot, laissons la parole à qui de droit :
Dieu créa l’homme à son image,
à l’image de Dieu il le créa,
homme et femme il les créa.
Dieu les bénit et leur dit :
« Soyez féconds, multipliez,
emplissez la terre et soumettez-la ;
dominez sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel
et tous les animaux qui rampent sur la terre. »
Dieu dit :
« Je vous donne toutes les herbes portant semence,
qui sont sur toute la surface de la terre,
et tous les arbres qui ont des fruits portant semence :
ce sera votre nourriture.
À toutes les bêtes sauvages, à tous les oiseaux du ciel,
à tout ce qui rampe sur la terre et qui est animé de vie,
je donne pour nourriture toute la verdure des plantes » et il en fut ainsi.
Dieu vit tout ce qu’il avait fait : cela était très bon.
Il y eut un soir et il y eut un matin : sixième jour.
Genèse 1, 27-31