S’il nous est souvent malaisé de dire ce qu’est le bien, surtout exemples à l’appui, en revanche, pour le mal, nous ne manquons pas d’exemples. Nous somme hélas devant une effroyable abondance, tant l’abjection, la cruauté, la perversion, le malheur, infligé ou subi, semblent être sans limite. S’il est une chose dont nous ne pouvons douter, c’est bien de l’existence du mal. Tous, nous l’avons rencontré, subi, commis, nous en avons été victimes, coupables ou complices. Tragique expérience que partagent tous les humains, ceux qui croient au Ciel comme ceux qui n’y croient pas.
Bon je sais, d’aucuns voudront subtilement distinguer entre le mal commis, qui a un auteur, et le mal sans auteur connu, qui fait tomber la foudre sur le promeneur, et les leucémies sur les petits enfants ; et peut-être entrer en procès contre un Dieu qui laisserait faire.
Et puis voilà, alors que je rédige ce difficile, article, un mail m’annonce la mort d’un homme jeune. Il s’est donné la mort. Et tout à coup, tout se mélange. En sa chair, il est victime et coupable… comme nous le sommes tous.
Et nous voilà, devant le mal et la mort, démunis, désolés et solidaires.
Non, il n’y a pas de réponse, il n’y a pas d’explication. Il n’y a que la fragile et chancelante espérance que ce n’est pas le fin mot de l’histoire. C’est ce fragile éclat de lumière qui éclaire la Croix de celui qui n’était que victime, elle vient d’un matin où le mal n’a pas eu le dernier mot, un matin auquel nous somme tous promis.
De tout mon cœur, de toute mon âme, à genoux, je lève les mains vers cette lumière vers cette promesse, pour l’enfant malade, pour l’homme désespéré, pour les torturés, les humiliés, Toi, Dieu, appelle-les, console-les, guéris-les, réjouis-les, eux et aussi leurs bourreaux. Et délivre-nous du mal.
Extrait du Testament de Christian de Chergé, prieur des moines de Tibhirine.
Et toi aussi, l’ami de la dernière minute, qui n’auras pas su ce que tu faisais.
Oui, pour toi aussi je le veux ce MERCI, et cet « À-DIEU » en-visagé de toi.
Et qu’il nous soit donné de nous retrouver, larrons heureux, en paradis, s’il plaît à Dieu, notre Père à tous deux. Amen ! Inch’ Allah