En matière de foi, préférez toujours l’original à tous les produits frelatés. Il n’y a qu’une seule foi, comme il n’y a qu’un seul baptême. Notre foi, c’est le Christ. Nous croyons dans la foi du Christ, par la foi du Christ, avec la foi du Christ, lui qui le premier s’est confié totalement au Père. C’est lui qui nous tourne vers son Père et avec qui nous osons dire « Notre Père ». C’est lui qui nous sauve parce qu’en lui, toute l’humanité est accomplie, toutes les fautes sont remises. C’est lui qui envoie l’Esprit, notre défenseur !
Alors, nous pouvons continuer à exposer nos petits articles de foi, en bon ordre, sur nos étagères, et à aligner nos catéchismes sur nos bibliothèques. Nous en éprouverons sans doute de grandes satisfactions intellectuelles, ce n’est nullement négligeable. Et c’est même heureux car la foi qui concerne tout notre être concerne aussi notre intellect
Mais à la suite du Christ, la foi se montre avant de se dire, de s’exposer, de s’endoctriner. « Montre-moi ta foi », dit saint Jacques, « ta foi qui agit » ajoute-t-il. Saint Paul renchérit : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi ».
La foi n’est ni un voir : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu », ni un savoir : « Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l’avoir révélé aux tout-petits ». C’est un être et un agir.
Quand à avoir ou ne pas avoir la foi, il ne s’agit pas de croire, de ne pas croire ou de ne plus croire ceci ou cela, comme si l’on devait cocher telle ou telle case d’un questionnaire. La foi n’est ni une liste ni un catalogue, c’est une question de lien avec le Christ, et c’est tout. Croire le Christ, accorder notre volonté à la sienne, telle est la foi du chrétien.
Mais alors, direz-vous, et l’Église dans tout cela ? Sous-entendez-vous comme tant d’autres : « Le Christ, oui, mais pas l’Église ! »
Mais qui porte le Christ jusqu’à moi ? Qui fait circuler la vie du Christ, qui la transmet ? Comment et où trouverai-je le Christ sans l’Église ?
Allez, je vais réutiliser une fois encore l’image du vase d’argile. L’Église est ce vase d’argile qui transporte jusqu’à nous le trésor de la foi. À nous de le briser sur les pieds du Christ… D’habitude, j’ajoute, permettez que je me cite moi-même, « comme la putain échevelée que nous sommes ».
Ce que dit le Magistère de l'Eglise catholique :
CEC 162 : La foi est un don gratuit que Dieu fait à l’homme. Ce don inestimable, nous pouvons le perdre ; S. Paul en avertit Timothée : " Combats le bon combat, possédant foi et bonne conscience ; pour s’en être affranchis, certains ont fait naufrage dans la foi " (1 Tm 1, 18-19). Pour vivre, croître et persévérer jusqu’à la fin dans la foi nous devons la nourrir par la Parole de Dieu ; nous devons implorer le Seigneur de l’augmenter (cf. Mc 9, 24 ; Lc 17, 5 ; 22, 32) ; elle doit " agir par la charité " (Ga 5, 6 ; cf. Jc 2, 14-26), être portée par l’espérance (cf. Rm 15, 13) et être enracinée dans la foi de l’Église.