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17 mai 2010 1 17 /05 /mai /2010 08:12

 

Bon essayons d’être simple. Les dogmes sont l’expression de la foi. Ce sont les mots pour le dire.

Saint Pierre ou saint Paul n’étaient pas moins croyants que nous. Et pourtant, nous étions des siècles avant les grands conciles dogmatiques qui ont défini les principaux dogmes catholiques.

Les dogmes sont des mots, des définitions intellectuelles. Ils tentent d’approcher une réalité qui les dépasse et les déborde.

Il y a la foi et son expression. Le pape Jean XXIII le dit de façon très claire dans son discours d’ouverture du concile de Vatican II en octobre 1962 : « Autre chose est le dépôt même ou les vérités de la foi, autre chose est la façon selon laquelle les vérités sont exprimées, à condition toutefois d’en sauvegarder le sens et la signification. »

Alors, oui, l’intelligence humaine s’est déployée pendant des siècles pour tenter d’approcher le mystère de Dieu et de trouver les mots et les formulations les plus exacts, les plus justes. C’est un travail qu’il faut révérer. Mais il ne faut pas se tromper et confondre la foi et les dogmes.

En plus, sous prétexte de « déployer » les vérités de la foi, on a bien compliqué les choses.

Au bout du compte, il y a un millefeuille assez lourd. Il faut avoir le goût de la spéléologie intellectuelle pour plonger le cœur léger dans les épaisses couches de philosophie et de théologie superposées par les siècles. Et bien entendu, au cours du temps, les mots ont perdu leur sens premier. Il faut désormais être aussi diplômé de philologie pour s’y retrouver. À moins de sept ans de théologie, personne ne sait plus bien ce que les mots veulent dire.

Heureusement, comme déjà dit plus haut, la foi ne tient ni aux mots ni dedans.

Mais hélas, les dogmes, flattent nos orgueils idolâtres. Nous pouvons nous mirer dedans, admirer notre propre intelligence qui a su les concevoir, les énoncer, les préciser, et même les développer.

Quand on pense que Dieu a cru qu’il suffisait d’envoyer son fils raconter des histoires de moutons, de champs de blé, ou d’héritages dilapidé. Heureusement qu’il a été mis bon ordre à tout cela !

Bon, vous me sentez agacé ? Vous avez raison. Je ne veux pas faire de l’anti-intellectualisme à bon compte. Je sais qu’il faut comprendre ce que l’on croit. Mais cela suppose que les explications ne soient pas plus compliquées que la chose à croire. Et puis, je vois à quel point les dogmes peuvent devenir à la fois une armure et une arme.

Si je crois au Christ nu et désarmé, je ne peux pas être bardé de certitude et être prêt à en découdre avec quiconque viendrait bouger une virgule ou un mot de mes sacro-saintes définitions.

Oui, il faut se servir de son intelligence. Elle est un don de Dieu. Mais comme dit Jésus : « ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits ».

Et s’il faut choisir, je choisis le corps du Christ plutôt que le corpus dogmatique. Je choisis la chair du fils de Dieu plutôt que les indigestes traités de dogmatique.

 

Ce que dit le Magistère de l'Eglise catholique :

CEC 89.   Il existe un lien organique entre notre vie spirituelle et les dogmes. Les dogmes sont des lumières sur le chemin de notre foi, ils l’éclairent et le rendent sûr. Inversement, si notre vie est droite, notre intelligence et notre cœur seront ouverts pour accueillir la lumière des dogmes de la foi (cf. Jn 8, 31-32).

 

 

100 mots pour la foi


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10 mai 2010 1 10 /05 /mai /2010 00:21

 

Les antiques catéchismes prétendaient connaître Dieu. Moi pas. Enfin, pas comme eux qui déclamaient : « Dieu est un pur esprit, infiniment parfait, créateur de tout ». De Dieu, je n’ai pas de définition, seulement une connaissance pratique, j’ose dire, expérimentale. En conséquence, je ne connais pas de pur esprit. Je ne vois d’ailleurs pas ce que je pourrais avoir à faire, moi, être de chair, de sang et de sens, avec un pur esprit… Et réciproquement. Je suis d’autant plus ignorant de la substance de Dieu que je crois plutôt à sa présence.

Oui, je reconnais que je m’accorde quand même une toute petite approche « philosophique », puisqu’à la question « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien », je préfère la réponse parce que Dieu plutôt que parce que le hasard. Dieu me semble plus vraisemblable que le hasard… Mais soyons clair, je n’ai aucune preuve à asséner ; disons que je considère que ce n’est pas une hypothèse insensée.

Pour le reste, il faut que je vous avoue que je crois à un drôle de Dieu. Pas du tout un roi du ciel ou de l’Olympe, ni même à un horloger ordonnateur de l’univers.

Ce Dieu ne fait rien qui ressemble à ce que nous ferions si nous étions Dieu. Il échappe à la mesure, à l’imagination, et même à la raison de nos petites cervelles humaines. En effet qui peut concevoir un Dieu qui au lieu de soumettre le monde et d’instaurer son ordre, parle, sollicite, demande, attend… Un Dieu dont la puissance est de ne pas en user ?

Ce Dieu étrange, nous ne devrions sans doute pas l’appeler ainsi, afin de ne pas le confondre avec les créatures pleines de superpuissance qui sont les fruits de nos esprits étroits. Les croyants juifs, nos ancêtres dans la foi avaient d’ailleurs la prudence de ne pas le nommer.

Vous me direz : visiblement, vous parlez de ce que vous ne connaissez pas. Peut-être devriez-vous vous taire, tout simplement ! C’est un parti que certains ont choisi. Il est tentant, et de surcroît élégant. En plus, le nom est délicieusement pédant ; apophatisme !

Vous dites : ma vision de Dieu est apophatique… Et on vous fiche la paix.

Facile, élégant, mais un peu faux, car le Dieu à qui j’ai donné ma foi se laisse connaître. En Jésus, il a pris chair, et sang, il est venu fouler la poussière de cette Terre, avoir faim et soif… et mal. Il a connu aussi l’amour d’une famille, le bonheur des amitiés et le chagrin des abandons. Tout il a tout connu de l’humain, même la peur et l’humiliation. Et depuis lors, nous, chrétiens, nous osons nommer Dieu. Nous le nommons Père, nous le nommons Fils, nous le nommons Esprit d’amour du Père et du Fils. Il faut bien avouer que tout cela n’est pas hautement vraisemblable et même assez déraisonnable. Saint Paul bien avant moi confessait que c’était une folie. Une bienheureuse folie !

 

Il me semble que l’autorité de l’Évangile de Jean suffit.

Jésus disait à ses disciples : « Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. » Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. » Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : ‘Montre-nous le Père’ ? Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! »

 

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3 mai 2010 1 03 /05 /mai /2010 01:15

 

Ah j’aurais bien voulu nous rassurer, et dire, ne craignez rien il n’y a pas de diable, ce sont des histoires pour les petits enfants, comme le loup et le croquemitaine. Mais hélas, bien qu’il n’ait ni sabot fourchu, ni pique à barbecue pour mieux faire rôtir les damnés, il faut bien constater qu’à chaque instant, le « dia-bolos » (diviseur) travaille, nous travaille. Il est le soupçon qui s’insinue, la jalousie qui nous dévore, l’amertume qui nous ronge. C’est le désaccord alors que nous rêvons d’harmonie, c’est l’esprit de domination qui subvertit le sens du service, le venin de l’envie qui empoisonne la fraternité, le soupçon qui altère la confiance.

En un mot, c’est le grand diviseur commun, à cause de quoi nous ne sommes pas un seul cœur et une seule âme, ni en nous-même ni entre nous.

Ne me demandez pas qui il est, d’où il vient. Je n’en sais rien, je sais qu’il est querelle, ressentiment, insinuation, calomnie. Et il est malin ! Il dissimule l’orgueil sous l’honneur, la vengeance sous la justice, l’avarice sous la simplicité, la haine sous la pureté.

Vous direz, mais tout cela, c’est le péché, tout simplement, pourquoi faudrait-il qu’il y ait un diable en plus ? Je ne sais pas. Mais je constate que dans l’histoire humaine, à l’échelle des familles comme des sociétés, il y a parfois une conjonction de haine, de violence, un déferlement, qui semble avoir un mouvement propre, une autonomie. Il y a comme une amplification des effets et des conséquences du péché qui laisse penser que le résultat global est bien supérieur à la somme des péchés individuels. C’est un peu comme dans les incendies, pour que le feu soit dangereux, dévastateur, il faut qu’il rencontre un accélérant. Ce n’est peut-être pas un hasard si la représentation populaire montre le diable en maître d’un feu qu’il alimente et attise et qui ne s’éteint pas.

Soit, mais qu’y a-t-il entre Dieu et le diable ? Là encore, je n’en sais rien. Je ne suis pas doué en théologie fiction, et la révélation que Dieu fait de lui-même n’inclut pas un long exposé sur le diable. Dans les évangiles, le diable est le tentateur du Christ au désert, on voit bien comment il tente d’installer la division entre Jésus et Dieu. Sous la croix, l’assaut final a pris les traits des moqueurs : « Si tu es le Fils de Dieu, sauve-toi toi-même ». C’est la dernière tentation du Christ. La réponse de Jésus est la confiance en Dieu. La réponse, il l’a donnée par avance dans la nuit de Gethsémani : « Père, non pas ma volonté, mais ta volonté ». Il la confirme sur la croix : « Père, entre tes mains je remets mon esprit ».

Alors, ce que je sais, c’est que face au diable, il n’y a que Jésus, le Christ de Dieu, le Verbe de Dieu, qui tienne. Ma force, notre force, c’est la sienne. Et quoique le diable essaie de nous murmurer encore, sa victoire sur le mal et le péché est acquise et définitive, le reste est illusion.

 

Pour lire ce que dit l’Église, je vous laisse aller lire les paragraphes 391 à 395 du catéchisme de l’Église catholique…

 

Quant à moi, je préfère vous suggérer de lire la tirade de Méphitophélès dans le Faust de Gounod (Acte II scène 3)

Vous pouvez aussi l’écouter en suivant le lien suivant http://www.youtube.com/watch?v=Lm3yUB4NR9o&feature=related

J’ai choisi la très belle version de René Pape.

Le veau d’or est toujours debout ;

on encense sa puissance

d’un bout du monde à l’autre bout !

Pour fêter l’infâme idole,

rois et peuples confondus,

au bruit sombre des écus,

dansent une ronde folle

autour de son piédestal !

Et Satan conduit le bal 

 

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26 avril 2010 1 26 /04 /avril /2010 00:33

C’est quand même une drôle d’idée de choisir un instrument de supplice comme « logo ». Il y a de quoi prêter le flanc à toutes les accusations de dolorisme et de masochisme, et de fait, elles n’ont pas manqué. Alors, faut-il revoir notre « com » pour être un peu plus aimable ? Après tout, n’avons-nous pas en stock des symboles beaucoup plus sympas ; le poisson, l’agneau, la colombe…

Et bien non ! Rien ne peut remplacer la croix. Et ce n’est tant le bois de la croix que nous regardons, que celui qui y est cloué.

Alors, que contemplons-nous ? La souffrance, la violence, l’injustice ? Oui, le supplicié de la croix porte et traverse tout cela, mais plus radicalement, la croix expose sans voile, sans fard la tragédie de l’humanité, la tragédie de l’amour.

Hélas, il n’y a aucun doute, aucune exception, à vue humaine, toutes les histoires d’amour finissent mal. La mort transpercera nos cœurs, à coup sûr, nous pleurerons ceux que nous aimons, ou nous serons pleurés. Tout amour se heurte à la finitude, à l’abandon, à la trahison, à la mort.

Devant cette atroce réalité, certaines sagesses concluent qu’il faut éteindre en nos cœurs les attachements et les passions.

Le christianisme fait l’inverse. Il propose l’amour comme ultime horizon, l’amour absolu, c’est-à-dire l’amour crucifié.

Oh, le chemin n’est pas aisé, il n’est pas interdit de supplier à genoux : « Éloigne de moi cette coupe ». Mais suivre le Christ c’est accepter de faire le même chemin que lui, accepter d’aimer sans rien épargner, à pleins bras, à pleines mains, à cœur offert.

Le pouvons-nous ? Oui parce que la voie est ouverte. Le Christ est passé avant nous, devant nous, et nous voyons la croix déjà éclairée par la lumière de Pâques. À vue humaine, il n’y avait que la nuit, et la tragédie du destin humain. À vue chrétienne, il y a l’amour donné et rendu au centuple, une coupe débordante. La croix n’est pas le trou noir de l’amour mais le passage par lequel s’engouffre la vie.

Voilà pourquoi nous suspendons une croix à notre cou, pourquoi nous osons la tracer sur notre front, notre cœur et nos épaules. Voilà ce que nous ne cessons de célébrer. Voilà ce que réalise notre baptême. Voilà à quoi chaque eucharistie nous fait communier.

Sans doute faut-il être un peu fous pour croire qu’il est bon d’aimer à en mourir. Fous, mais pas masochistes.

Heureux celui qui meurt d’aimer.

 Ce que dit le magistère de l'Eglise catholique :

CEC 618: La Croix est l’unique sacrifice du Christ " seul médiateur entre Dieu et les hommes " (1 Tm 2, 5). Mais, parce que, dans sa Personne divine incarnée, " il s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme " (GS 22, § 2), il " offre à tous les hommes, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associés au mystère pascal " (GS 22, § 5). Il appelle ses disciples à " prendre leur croix et à le suivre " (Mt 16, 24) car " il a souffert pour nous, il nous a tracé le chemin afin que nous suivions ses pas " (1 P 2, 21). Il veut en effet associer à son sacrifice rédempteur ceux-là même qui en sont les premiers bénéficiaires (cf. Mc 10, 39 ; Jn 21, 18-19 ; Col 1, 24). Cela s’accomplit suprêmement pour sa Mère, associée plus intimement que tout autre au mystère de sa souffrance rédemptrice (cf. Lc 2, 35)


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19 avril 2010 1 19 /04 /avril /2010 00:17

 

Il y a une façon un peu béate, sinon niaise, de parler de la création ; la beauté des cimes, les cieux étoilés, les horizons marins, la verdure et les bestiaux et bestioles. J’accorde que cela fait de la jolie poésie, et même de très beaux psaumes. L’ennui, c’est que lorsque les montagnes crachent le feu, que la mer soulève des vagues meurtrières, et que les bestiaux et bestioles s’entredévorent joyeusement, il devient plus délicat de louer le « créateur ». Quant à la créature par excellence, c’est-à-dire nous, pauvres humains, il n’est que trop évident qu’elle ne flatte guère son créateur, tant elle montre de capacités au vice, à la cruauté et à la violence sans même avoir l’excuse des bestiaux, qui est la survie.

Si l’on élimine l’hypothèse gnostique selon laquelle, nous serions ici-bas aux mains d’un démiurge fou et pervers, ce tableau devrait suffire à tout personne raisonnable pour réfuter la possibilité d’un créateur et donc d’une création.

Alors, pourquoi persistons-nous à croire en un créateur, et de surcroît en un créateur bon ?

On peut certes prétendre qu’à l’origine, tout a été fait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, et que les choses se sont gâchées du fait… de l’homme. Ainsi, ce serait notre faute si les volcans débordent et si les agneaux se font croquer quand ils se désaltèrent au bord des golfes clairs.

J’objecte, votre honneur, que s’il s’est trouvé un Dieu pour laisser à des hominidés au QI de palourdes la responsabilité et à la « liberté » de gâcher la perfection de son œuvre avec toutes les tragiques et effroyables conséquences que nous connaissons, cela ressort tout simplement du crime contre l’humanité.

Alors ? Alors, mon ami Paul, celui qui vivait il y a une petite vingtaine de siècles, et qui n’était pas idiot a proposé une solution qui a le mérite de l’élégance et de la fonctionnalité. « La création gémit encore dans la gésine de l’enfantement ». Comprenez, en anglais dans le texte : « World in progress ».

Certains protesteront qu’on ne les avait pas avertis et qu’il manque quelques panneaux « Attention travaux ».

C’est qu’il se trouve que nous ne sommes pas les invités d’une croisière de luxe, nous sommes les ouvriers, les collaborateurs, de ce « machin » en marche que nous appelons le monde.

Oui, Dieu est créateur, il est créateur d’avenir. La création n’est pas achevée, elle est en cours. L’acte créateur est continu, il est un appel à être, un appel à devenir. Dieu et la création ne sont pas un passé, un âge d’or idéal. C’est notre avenir, le but vers lequel nous marchons, cahin-caha, les yeux fixés sur… le Christ, celui en qui s’accomplit par avance notre destin, en qui est récapitulée l’œuvre divine.

 

Et pourtant, que la campagne est jolie au printemps. Un jeune chevreuil vient de sauter la haie du jardin, et voilà que se lève en moi la louange pour le Créateur…

Ne nous en voulons pas de notre « niaiserie ». Ce qui compte, c’est que nos pauvres esprits un peu limités découvrent un horizon, une espérance à laquelle ils sont appelés. Merci mon Dieu.

 

Et comme j’ai l’âme aussi vagabonde que le chevreuil du jardin, plutôt que de vous infliger une pesante citation, je vous propose ce petit texte d’un de mes auteurs préférés, histoire de « boucler la boucle ».

 

Comment ça va ?

©Jean Tardieu, Monsieur, Monsieur.

Comment ça va sur la terre ?

— Ça va, ça va, ça va bien.

Les petits chiens sont-ils prospères ?

— Mon Dieu oui, merci bien.

Et les nuages ?

— Ça flotte.

Et les volcans ?

— Ça mijote.

Et les fleuves

— Ça s’écoule.

Et le temps ?

— Ça se déroule

Et votre âme ?

— Elle est malade. Le printemps était trop vert, elle a mangé trop de salade.

 

100 mots pour la foi

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12 avril 2010 1 12 /04 /avril /2010 00:15


Au centre du christianisme, il y a le corps. C’est sans doute la caractéristique la plus étrange de la religion chrétienne, et ce qui la singularise parmi les religions (à supposer que le christianisme soit en rigueur de terme une religion, ce qu’il conviendrait d’examiner avec soin et méthode, mais ce petit articulet n’en est pas le lieu).

Le corps ! C’est là que bat le cœur, que jaillit la source, que se donne le sens. Se pencher sérieusement sur cette particularité, pourrait nous conduire à reparcourir en totalité la foi chrétienne, nous nous contenterons d’un survol.

Que contemplons-nous sur la croix sinon le corps du crucifié ? À quoi avons-nous part dans l’eucharistie sinon au corps du Ressuscité? Que devenons-nous sinon le corps du Christ.

Jusque-là, la règle était claire, l’esprit pour Dieu et le corps pour les humains. Et le corps encombrait l’esprit, faisait obstacle entre Dieu et l’humain. Négliger, le corps, le mépriser, s’en débarrasser, était le prix à payer pour accéder à Dieu.

Et voilà que tout change !

Mystère du corps de Dieu, scandale pour le sens religieux ordinaire, folie, absurdité pour les philosophes. Oui, Dieu prend corps, dans la parole (le Verbe) qui s’incarne.

Écoutons, contemplons, adorons ! Nous ne nous rendons pas compte ! Ah, si nous croyions, si nous savions la folie de Dieu !

Et c’est ce que nous en voulons pas croire, pas voir, pas entendre. Nous pensons, pauvres bêtes que nous sommes, que si nous étions de purs esprits, nous serions plus près de Dieu, des esprits, presque comme lui. Misérables rêves, lamentables évasions.

Mais notre Dieu s’est incarné. Il n’est pas un pur esprit, n’en déplaise aux antiques catéchismes.

Regardons-le, notre Dieu, tout nous parle du corps ! Et surtout la résurrection qui est bien celle de Jésus, de Dieu fait homme. Dans la Résurrection, et plus encore dans l’Ascension, il ne s’agit pas du « retour » de la deuxième personne de la Trinité dans la communion des personnes divines. Non, il s’agit de l’accueil de l’homme, du corps de l’homme Jésus dans la communion divine.

Et pour nous, ça change tout. À la suite de Jésus, nous sommes tous et chacun appelés à partager cette vie, à faire corps avec Dieu.

 

Ce que dit le magistere de l'Eglise catholique :

CEC 999 Comment le Christ est-il ressuscité ? Le Christ est ressuscité avec son propre corps : " Regardez mes mains et mes pieds : c’est bien moi " ; mais Il n’est pas revenu à une vie terrestre. De même, en Lui, " tous ressusciteront avec leur propre corps, qu’ils ont maintenant " (Cc. Latran IV : DS 801), mais ce corps sera " transfiguré en corps de gloire ", en " corps spirituel " (1 Co 15, 44).

 

100 mots pour la foi

 

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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 10:03

Aujourd'hui, pas de mot pour la foi, mais un mot de Pâques.

 

Au pied de la croix, il n’y avait que quelques femmes en pleurs… Comme toujours, comme partout. Les femmes, si souvent victimes de la puissance des « systèmes » peuvent être là, les mains vides, debout, impuissantes. Gageons d’ailleurs que les femmes « modernes » qui, et c’est heureux, ont commencé à devenir responsables, d’elles-mêmes et du fonctionnement du monde, auraient sans doute réagit comme les apôtres et les disciples. Elles auraient commencé à faire le bilan pour trouver où ça n’avait pas marché, afin d’avoir une meilleure chance que ça marche « la prochaine fois ».

Mais il n’y a pas, il n’y aura pas, de prochaine fois. Dans le Christ, Dieu s’est dévoilé, il a révélé tout son programme. Les apôtres ne se sont pas trompés, c’était le « bon Messie », c’était vraiment le Fils de Dieu. Au jour de Pâques, ils en reçoivent la fulgurante et inimaginable annonce : celui qui était mort, Dieu l’a ressuscité, il est vivant.

Qu’est-ce que cela veut dire ? Qui est cet homme, qui est Dieu ?

Pour comprendre, retournons dans le jardin de Gethsémani, revenons dans la salle haute. Jésus, « sachant que son heure était venue » laisse un ultime message, d’ultimes gestes.

Jésus, à genoux, dernier des serviteurs, Jésus rompant le pain, offrant son corps, son sang, sa vie. Jésus prostré dans le jardin, renonçant à toute puissance, offrant même son abandon et sa peur. Jésus refusant qu’une arme soit sortie, qu’un homme soit blessé.

Comprenez-vous ce que je viens de faire ?

Comprendrons-nous jamais ?

Comprendre, c’est abandonner toute illusion de puissance, c’est admettre que l’échec est l’échéance ultime en ce monde.

Ce que nous voyons en contemplant la croix, c’est qu’aucun pouvoir, surtout pas un pouvoir religieux, ne peut se réclamer de Dieu parce que Dieu a abdiqué toute puissance.

Oui, notre Dieu s’est fait impuissant, telle est la terrible révélation de la croix.

Inutile de rêver de conquêtes, de légions chrétiennes, de bataillons disciplinés qui assureraient dès ici, dès maintenant l’ordre divin, la loi divine, en un mot, le « triomphe de Dieu ».

Nul ne réussira là où le Christ a « échoué ». Ne nourrissons aucune illusion, le nombre, les fastes, les ors, l’influence, les réseaux, tout cela ne signifie rien devant le Dieu de la croix. Tout cela ne vient pas de Dieu, tout cela ne va pas à Dieu.

 

Au matin de Pâques, devant le tombeau vide, retournons-nous vers la croix. Elle est maintenant éclairée par la lumière de la résurrection. Celui qui s’est abaissé a été élevé. Contemplons l’œuvre de Dieu ; crions de joie : « Mort, où est ta victoire ? »

Mais prenons bien garde, la résurrection n’efface pas la croix. La résurrection n’est pas la victoire in extremis du Dieu tout-puissant, mais la victoire de l’impuissance.

Que la croix nous guérisse de nos désirs de puissance, que la résurrection nous fasse désirer la victoire de l’amour désarmé.

Et ensuite, il nous restera à œuvrer chaque jour, sans rien imposer, sans rien exiger, sans juger, au nom de l’amour désarmé. « Ce que vous aurez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’aurez fait ».

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29 mars 2010 1 29 /03 /mars /2010 00:05

L’un des paradoxes de la notion de conscience, c’est qu’au moment où le mot prend une importance jamais atteinte et que résonnent quotidiennement les appels à la conscience de chacun, s’insinue un doute radical sur sa réalité. Les nouvelles questions morales soulevées dans nos sociétés par les progrès techniques et biologiques ou la globalisation des échanges, obligent chacun d’entre nous à arbitrer « en conscience ». Dans le même temps, la philosophie et les sciences humaines ont des arguments sérieux pour nous faire douter de la possibilité d’exercer librement et en conscience notre jugement, prisonnier que nous sommes d’un réseau de présupposés et de préjugés qui nous précèdent.

Disons-le simplement, pour juger en conscience, il faut pouvoir dire « je », et toute la question est bien de savoir s’il y a un espace libre pour ce « je ». La réflexion religieuse  classique le pointe bien quand elle souligne le poids de ce qu’elle appelle le péché. Selon elle, je peux juger en conscience, mais ma conscience étant altérée par le péché et je dois l’éclairer afin de discerner le bien.

Aujourd’hui, les sciences humaines soulignent à quel point notre jugement est lié à notre histoire sociale, familiale et personnelle, sans compter les structures qui nous façonnent, modes de gouvernement, de production des biens, de circulation du savoir et de la culture.

La conclusion semble claire, contrairement à ce que dit mon poète préféré, Arthur Rimbaud, « Je » n’est pas un autre, « Je » est personne.

Et pourtant, aucun d’entre nous ne se résigne à la dissolution du « Je ». Notre « conscience » se rebiffe, et nous sommes capables de citer cent, mille exemples où des hommes, des femmes, se sont dressés « en conscience », alors, que toute leur éducation aurait dû les conformer à l’obéissance et à la conformité au modèle dominant.

La conscience fait lever des résistants, qui parfois, prennent les armes et impriment des tracts ou qui simplement tiennent d’incroyables et lumineux cahiers au fond d’un Carmel gris.

Cette simple observation nous garantit et nous oblige. À cause de cela, nous sommes rendus à notre conscience, ce lieu intime, à la fois fort et fragile de notre être.

On notera d’ailleurs que le siège de la conscience n’est sans doute pas très éloigné de l’âme, puisqu’il est ordinaire de dire que nous jugeons ou décidons « en notre âme et conscience ».

Les anthropologues traquent l’apparition de la conscience dans les traces humaines préhistoriques, tant il est vrai que conscience est synonyme d’humanité. Et nous, chrétien, affirmons, comme en écho, que la conscience est par excellence la marque de Dieu sur chaque humain, croyant ou pas, trace du « doigt » de Dieu sur nous, lieu de l’appel et lieu de la réponse au destin que Dieu nous offre.

D’évidence, nous ne pouvons céder à quiconque le droit d’en disposer. Prenons-y garde, il ne manque pas de gourous de tout poil, spécialiste du viol de conscience, prêts à nous soulager du poids de ladite conscience, et pour faire bonne mesure, de quelques espèces sonnantes et trébuchantes. Mais le viol de conscience n’est pas toujours motivé par l’intérêt financier, il  peut aussi viser à assouvir le désir de puissance.

La conscience est le lieu où s’exerce notre liberté, elle est aussi le lieu ou s’insinue notre opposition au dessein de Dieu, notre péché. Pour mieux combattre, donnons-nous de la lumière. Il est toujours à l’ordre du jour d’éclairer notre conscience, sans pour autant en confier la gestion à autrui.



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22 mars 2010 1 22 /03 /mars /2010 00:05

Je suis bien ennuyé, car une bonne théologie de la Confirmation suppose de savoir couper les cheveux en quatre et la Grâce en deux, ce pour quoi, je crains de n’avoir guère de talent. Je l’avoue, il y a des subtilités qui m’échappent un peu. En effet, dire que la Confirmation est le don de l’Esprit ne suffit pas, car quel Esprit Saint reçoit-on lors de la Confirmation qu’on n’ait pas déjà reçu lors de notre Baptême ? L’Esprit ménagerait-il ces effets la première fois pour mieux s’exprimer la seconde ?

Bon, cessons de faire de l’esprit (avec un petit « e »), et regardons les choses de près.

La Confirmation, achèverait, « confirmerait » ce qui a été reçu au baptême !

Nos frères orthodoxes ont une pratique de la Confirmation, mais elle se distingue à peine du baptême, puisque les deux sacrements sont toujours liés. C’est le cas, la plupart du temps, chez nous, catholiques, lorsqu’il est procédé au baptême d’un adulte. On fait « tout d’un coup », Baptême, Confirmation, et Eucharistie, tous les sacrements de l’initiation chrétienne, et hop, voilà un nouveau chrétien, entièrement équipé, debout, adulte et responsable.

Et oui, adulte, car il y a cette dimension dans la Confirmation, le côté « adulte, responsable ». Je deviens responsable de ce qui j’ai reçu, à charge pour moi de le transmettre. Si l’on suit le tripode classique de la catéchèse, il y a le trésor de la foi, (je préfère trésor à « dépôt », qui fait un peu « je vous le laisse en dépôt »), en latin traditio, que je reçois, toujours en latin receptio, et que je deviens capable de rendre, de redire, redditio.

C’est en fait cette pédagogie qui est à l’œuvre quand on sépare dans le temps la Baptême et la Confirmation. On baptise les enfants petits, ils apprennent à connaître la foi, ils s’initient à la vie chrétienne, et quand ils approchent de l’âge de la responsabilité, au choix, suivant les sensibilités, sept ans, treize ans, seize ou dix-huit ans, ils sont confirmés et deviennent des chrétiens adultes et responsables de la foi et de la mission de l’Église.

Et, s’il est difficile de justifier théologiquement la distinction des deux, on en voit bien le bénéfice pastoral. Qui a préparé des adolescents à la Confirmation voit bien de quoi je parle. C’est toujours émouvant de voir des jeunes gens, garçons et filles recevoir en pleine conscience la Grâce et la responsabilité de la foi.

Les évêques, qui ont conservé pour eux la célébration de ce sacrement le savent mieux encore. C’est pour la plupart un des bonheurs de leur charge épiscopale que de rencontrer les confirmands.

Un évêque de ma connaissance avait coutume après la célébration du sacrement de réunir les jeunes gens devant l’autel, puis de les faire se retourner vers l’assemblée pour leur indiquer que désormais, leur responsabilité de baptisés/confirmés, n’était plus seulement de recevoir mais de transmettre. Je plaide pour que ce geste entre, sinon dans le rituel (avant d’espérer obtenir une recognitio, à Rome, il faudra au moins un demi-siècle), du moins dans l’usage. Je plaide aussi pour que nous nous souvenions que les chrétiens, d’autant plus qu’ils sont baptisés et confirmés ne sont ni des brebis bêlantes ni des petits-enfants privés de raison ou de parole, mais qu’ils sont parfaitement équipés pour participer pleinement à la mission de l’Église.

 

Permettez qu’au lieu de vous renvoyer à un texte d’autorité, je vous fasse découvrir ou redécouvrir un merveilleux  chanteur poète, Julos Beaucarne. Si vous ne le connaissez pas, découvrez-le et surtout, pour le plaisir de sourire, écoutez le morceau « Communiqués colombophiles », qui donne le titre à l’album. C’est le deuxième morceau dans la liste, en écoute gratuite, et ça ne dure que 1mn04.

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15 mars 2010 1 15 /03 /mars /2010 01:16

C’est incroyable à quel point les mots de la foi sont déformés ou trahis. C’est comme si, incapables de croire Dieu, nous laissions notre mauvais fond, menteur tricheur et querelleur, tourmenter les mots afin de travestir la parole de vie en discours mortifère.

C’est le cas avec ce pauvre mot de confession, et c’est d’ailleurs pourquoi on lui a substitué le terme de réconciliation : sacrement de la Réconciliation. Reste qu’il y a bien dans ce sacrement une confession.

Serait-ce cet acte couvert par l’anonymat qui consiste à vider notre sac de péchés dans la pénombre d’un confessionnal, comme on jetterait honteusement ses vieilles ordures la nuit sur le trottoir ou à la croisée d’un chemin ?

Et bien non, car si en effet le mot s’est déformé pour devenir pronominal ; « se confesser », il est originellement transitif, on « confesse quelque chose ».

Par exemple, à Césarée, Pierre interrogé par Jésus confesse : « Tu es le Fils du Dieu vivant ». C’est la confession de Pierre… et ce n’est pas un péché ! Thomas, après la résurrection confesse « Mon Seigneur et mon Dieu ». Point de péché, là non plus.

Oui, étymologiquement, confesser c’est bien avouer, reconnaître. Mais il s’agit d’abord de l’aveu de la foi.

Malheureusement, de l’aveu de la foi, on est passé à l’aveu des péchés, liste à l’appui.

Bon, soyons un peu sérieux, peut-on avoir la fatuité de croire que Dieu s’intéresse à notre misérable petit tas de péché ?

Pas plus que le père prodigue de l’Évangile ne questionne son fils sur sa folle cavale, notre Père ne se préoccupe du décompte de nos fautes. Ce qui le passionne, c’est notre retour. Ce qu’il attend, c’est le murmure de notre cœur qui gémit vers lui. Au premier « Père… » il s’élance à notre rencontre.

Oui, ce que nous confessons d’abord, c’est l’amour insensé, la tendresse infinie dont nous sommes comblés. Et dans la lumière de cet amour, nous voyons notre misère et nous pleurons sur notre petitesse, notre mesquinerie, et notre étroitesse de cœur, nous regrettons amèrement l’orgueil imbécile qui nous a séparés de la source de la vie et du bonheur.

Et heureusement, géniale miséricorde de la Tradition catholique, il y a un frère pour entendre notre détresse, un frère qui nous accueille, compatit, et nous offre les mots de la consolation. Par la bouche de ce frère, nous recevons les mots efficaces qui effacent nos péchés, et nous remettent dans la paix et la joie des enfants de Dieu : « Et moi, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, je vous pardonne tous vos péchés ». Telles sont les paroles finales de l’absolution que le prêtre prononce en étendant les mains sur la tête du pénitent.

 

Un petit mot, pour finir, sur l’usage de ce meuble étrange qu’on nomme confessionnal. J’ai bien du mal à comprendre qu’un sacrement dont le signe est le dialogue (le péché a coupé – abîmé — ma relation avec Dieu, la confession restaure la capacité de parole, le cœur à cœur avec Dieu), puisse être célébré dans un chuchotement obscur, sans l’échange d’un regard fraternel et aimant.

Alors, le conseil que je nous adresse, c’est qu’en la matière, il faut choisir la qualité, prendre notre temps. On peut éviter de se confesser « à la chaîne », comme si on faisait la queue à la Poste ou chez le médecin. On peut même prendre rendez-vous, et contrairement à la consultation médicale, ça ne coûte pas plus cher !

 

Ce que dit le Magistère de l'Eglise catholqiue :

CEC 1424 Il est appelé sacrement de la confession puisque l’aveu, la confession des péchés devant le prêtre est un élément essentiel de ce sacrement. Dans un sens profond ce sacrement est aussi une " confession ", reconnaissance et louange de la sainteté de Dieu et de sa miséricorde envers l’homme pécheur.

Il est appelé sacrement du pardon puisque par l’absolution sacramentelle du prêtre, Dieu accorde au pénitent " le pardon et la paix " (OP formule de l’absolution).

Il est appelé sacrement de Réconciliation car il donne au pécheur l’amour de Dieu qui réconcilie : " Laissez-vous réconcilier avec Dieu " (2 Co 5, 20). Celui qui vit de l’amour miséricordieux de Dieu est prêt à répondre à l’appel du Seigneur : " Va d’abord te réconcilier avec ton frère " (Mt 5, 24).


100 mots pour la foi
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