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28 janvier 2011 5 28 /01 /janvier /2011 14:57

Le mardi 25 janvier 2011, j’ai eu le plaisir d’être invité et à l’inauguration d’un espace d’exposition dans la chapelle de Saint-Erembert à Saint-Germain en Laye, un établissement scolaire sous tutelle de l’Oratoire. Ce projet est destiné à recevoir des expositions pouvant aider les visiteurs, chrétiens ou non, à mener un travail intérieur. Je mets en ligne ci-dessous la conférence écrite que j’aurais donnée si la bonne ambiance de cette manifestation ne m’avait incité à me lancer plutôt dans une prise de parole plus improvisée.

 

 

Mesdames, Messieurs,

 

Permettez-moi tout d’abord de remercier les autorités de ce lieu de m’avoir invité à prendre la parole devant vous, et, vous me pardonnerez madame le directeur, tout particulièrement mon ami le Révérend Père François Picart qui s’est fait le messager, et je suppose l’initiateur, de cette demande.

 

J’en suis très honoré même si je ne sais pas vraiment à quel titre je vous parle aujourd’hui et je souhaiterais instamment que les propos que je vais tenir ne soient entendus ni comme une conférence du directeur des études de l’Institut d’Etudes Supérieures des Arts, ni comme une catéchèse du chrétien que je suis. Je vous demanderais de me faire l’amitié de les entendre comme une réflexion personnelle à haute voix. Une réflexion dont le point d’appui, Cher François, sera l’unique phrase de ton mail d’invitation. Voici ce que tu m’as écrit : « Merci de contribuer à l’inauguration de cet espace d’exposition dont l’objectif est de rendre vivant un lieu très déserté en dehors des célébrations liturgiques, sans en dénaturer la vocation. D’où l’effort de nourrir et développer l’intériorité de ceux qui y passeront un moment. »

Je vais donc commencer par contribuer à l’inauguration de cet espace d’exposition en coupant le cordon ou en enlevant le voile qui le recouvre puisque c’est ainsi qu’on inaugure généralement les lieux ou les œuvres majeures qui y sont exposées. Couper le cordon ou dévoiler, Mesdames, Messieurs, c’est permettre l’accès direct à la chose que l’on inaugure. Or ici, ce que je dois contribuer à inaugurer c’est tout à la fois un lieu culturel et un lieu de culte ou pour reprendre ton expression un lieu culturel qui ne dénature pas la vocation du lieu de culte.

  

Ceci m’amène à réfléchir avec vous à deux points. Le premier est le lien entre lieu de culte et lieu culturel ou lieu d’exposition. Est-il légitime de faire d’un lieu de culte un lieu d’exposition ? J’ai l’habitude de dire à mes étudiants que les églises ont été jusqu’à une époque récente ou la conservation du patrimoine s’est confondue avec une muséification du patrimoine les principaux lieux d’exposition de l’art contemporain. Non seulement les principaux lieux d’exposition de l’art contemporain mais également les seuls lieux d’expositions d’art contemporain ouverts à tous. Autrement dit, qu’un lieu de culte accueille des expositions d’œuvres d’art me semble tout naturel et parfaitement fidèle à la tradition de notre  Eglise depuis de nombreux siècles.

 

Bien certainement vous me citerez Saint Bernard, ou du moins le second Saint Bernard car le jeune Saint Bernard n’avait rien contre les œuvres d’art dans les églises. Pour Saint Bernard, en effet, l’art faisait obstacle à l’intensité de la recherche de Dieu. Mais paradoxalement, de cette exclusive, est né une forme d’art, l’art cistercien qui s’est déployé tout autant dans le chant et la littérature que dans une architecture élevée au plus haut rang de la création artistique.

 

L’idée de Saint Bernard me permet de passer à mon deuxième point. Celui de la possibilité de dénaturer le lieu de culte. De lui ôter son côté sacré ou pour le moins de reléguer le sacré de ce lieu à un deuxième plan. Mais voyez vous, si je participe aujourd’hui à l’inauguration de ce lieu, si je participe à son dévoilement, je ne peux pas oublier qu’il y a 2000 ans environ, Dieu a, quant à lui, dévoilé le monde, il l’a inauguré en déchirant, certes pas avec des ciseaux, le voile du Temple de Jérusalem. Quel rapport me direz-vous ? Et bien le rapport, c’est qu’en déchirant le voile du Temple, Dieu nous signifie lui-même qu’il n’existe plus d’espaces sacrés, d’espaces protégés, d’espaces qui lui seraient exclusivement réservés. Pas plus le Temple de Jérusalem, que la chapelle dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui. Les lieux que nous avons bâtis pour célébrer le culte, les églises, sont à proprement parlé des lieux culturels pour célébrer le culte. J’espère que je ne vous choque pas. En tous les cas je n’aurais pas choqué les premier chrétiens qui célébraient le partage du pain dans leurs maisons et qui, quand ils disaient qu’ils allaient à l’église, n’allaient pas encore dans un bâtiment qui portait ce nom mais bien à l’ecclesia, c'est-à-dire à l’Eglise avec un grand E rassemblée pour sa liturgie.

 

Car voyez vous, ce qui me frappe le plus dans le mail que m’a envoyé François, c’est cette notion de désertion. Ce n’est pas parce qu’on fait autre chose que du culte dans une chapelle qu’elle est dénaturée, c’est parce qu’elle est désertée. Comment une chapelle vide pourrait manifester la réalité spirituelle qu’elle est sensée signifier : l’Eglise assemblée. Où est la vie dans un lieu vide ? Et par la même, où est Dieu ? Saint Jean Chrysostome pour qui le mot sacré avait un sens avait cette formule très belle que je cite approximativement. L’autel sur lequel on dit la messe est sacré mais plus sacré est l’homme que l’on rencontre au sortir de l’Eglise, puisque le premier est la pierre sur laquelle on immole le Christ et que le second est le Christ lui-même.

 

C’est donc au second qu’il faut maintenant nous intéresser. Cet homme ou cette femme qui vit ici et qui pourrait venir un moment dans cette chapelle soit pour les œuvres qui y sont exposées, soit pour Dieu, soit pour un moment de silence. Elève, professeur, personnel… qu’importe, une personne qui pourrait venir ici, me dis-tu François, nourrir et développer son intériorité.

 

Evidemment j’applaudis des deux mains. Et pour le coup, j’en suis certain, nul n’est besoin d’être chrétien pour accueillir ce projet avec enthousiasme. Tout d’abord parce que si, comme chrétien je soutiens que rien n’est sacré, comme penseur de l’art, j’affirme que l’art sacré n’existe pas. Certes, il existe de l’art à thème religieux, pour certains artistes même de l’art à vocation religieuse, mais l’intérêt et j’oserais même dire l’essence même de l’art c’est de dépasser la volonté de ceux qui le créent. Toute œuvre est avant tout le dialogue d’un artiste avec une culture et donc un lieu de questionnement. Il n’y a jamais eu d’autre finalité dans l’art que celle de dépasser l’œuvre et par là d’obliger celui qui la regarde à dépasser ou déplacer ses propres limites et questions. En ce sens, l’art nourrit en effet notre intériorité. Il la nourrit et même la construit en nous renvoyant, à travers notre culture, à nous-mêmes. L’art nous pousse à dialoguer avec nous-mêmes. Si nous acceptons ce dialogue, comme quand nous menons des travaux intellectuels, il nous oblige à faire le tri, à épurer, à lever le voile sur des lieux que nous ne souhaitions pas habiter ou que nous n’avions pas découvert. Et ce travail intérieur, j’en suis certain nous est extrêmement bénéfique dans notre rapport à nous-mêmes mais également dans notre rapport aux autres. Nourrir et construire notre intériorité, c’est également nourrir et construire notre extériorité, notre rapport à l’autre. Cet autre qui peut être nous-mêmes, cet autre qui est, pour reprendre un terme de notre jargon chrétien, notre prochain, différent et pourtant semblable, cet autre enfin qui peut être Dieu dont nous nous reconnaissons à l’image. Cette recherche de l’intériorité, sans même ici parler d’une recherche de Dieu, que nous pourrions aisément rapprocher du « Connais toi toi-même » de l’humanisme grec, est, me semble-t-il, particulièrement pour les jeunes que vous formez, tout à fait essentielle.

 

Alors, pour reprendre notre réflexion première, je sais qu’on me dira… oui mais dans une chapelle on ne peut pas exposer n’importe quoi. L’art contemporain va trop loin. Il est parfois choquant. Certes. Je vous dirai même qu’il est parfois mauvais ou facile et c’est peut-être cela qui est le plus grave. Mais en aucune manière il ne peut être dérangeant pour le Dieu des chrétiens puisqu’il est le cri d’une humanité qu’il aime.

 

Je sais que notre Eglise a parfois du mal à supporter l’art contemporain. Elle le regarde avec le même œil suspicieux qu’elle jette sur le monde contemporain qu’elle a accuse parfois à juste titre mais souvent à tort de tous les maux. L’Eglise dans son raidissement actuel semble avoir de plus en plus de mal à percevoir dans les questionnements, les critiques, les errements ou les malaises, ces étincelles de révélation qui ont fait autrefois les joies de nombre de penseurs, philosophes, théologiens et spirituels catholiques. « Tout ce qui est vrai vient de l’Esprit Saint » disait Saint Thomas d’Acquin qui s’appuyait pour sa théologie avec force sur la philosophie très peu chrétienne d’Aristote. L’homme ne se construit pas de vérités, il se construit patiemment de recherches et de questions. N’êtes vous pas frappés comme moi par cette question récurrente de Jésus à ceux qu’il rencontrait : « Et pour vous qui suis-je ? ». Une question qui renvoie implicitement à la connaissance que nous avons de nous-mêmes et qui est bien loin d’une mission qui se contenterait d’annoncer des vérités sur Dieu et sur les hommes. Car finalement notre rapport à l’art est, dans ce sens, très proche de notre rapport aux autres et à nous-mêmes. Le rejet que nous pourrions avoir face à un art qui dérange, qui perturbe, n’est pas loin de la peur que nous pouvons avoir face à un autre différent ou pire face à nous-mêmes, dans notre dimension imparfaite, complexe et questionnante, comme le soulignait Pierre de Berulle. Une dimension qui ne doit, pour le fondateur de l’Oratoire, aucunement mener à un repli sur soi et à une renonciation mais, bien au contraire, mettre l’homme en marche pour qu’en se questionnant et en devenant un acteur responsable de sa vie et de sa présence aux autres il découvre la vraie liberté.

 

Mesdames, Messieurs, ce que nous reconnaissons à l’art et aux artistes c’est justement cette faculté de nous émouvoir, de nous provoquer, de nous faire nous interroger, de nous faire nous déplacer. Cette faculté d’ouvrir des conversations que nous aurions pu croire impossible. Et ce n’est pas à des enseignants et des spécialistes de l’éducation que je vais apprendre à quel point accéder à la parole peut parfois être libérateur. Une parole exprimée ou une parole intérieure vécue, comme la parole de Dieu reçu par Elie sur l’Horeb que la Bible dans son langage parfois étonnant traduit par « une voix de pure silence ».

 

L’art, Mesdames, Messieurs, qu’il soit dans un musée, dans une galerie ou dans une chapelle n’a rien de sacré. Mais je crois qu’il a quelque chose de divin, cette capacité à nous mettre en route.

 

Je vous remercie.

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10 octobre 2009 6 10 /10 /octobre /2009 18:37

Dans la quête effrénée de nouveaux publics, l’événement a été utilisé par tous les lieux culturels. Les expositions temporaires dans un premier temps, puis très vite, le spectacle vivant sont ainsi venus au secours des musées et des sites patrimoniaux souhaitant accroître leur public et même des villes espérant développer leur tourisme. On ne compte plus les festivals estivaux, les concerts, soirées, ou autres manifestations. Que l’on soit à Paris ou en province, l’événementiel est devenu le lieu commun qui redessine l’offre culturelle. Même le marché de l’art ancien et contemporain connaît l’excroissance des salons et manifestations qui provoquent une guerre juridique nouvelle en concurrence déloyale comme en témoigne l’acharnement de certains syndicats à réguler les vides greniers ou la plainte l’an passé d’Art Paris devant l’installation aux portes du Grand Palais d’un autre salon d’art contemporain. Après les off des festivals, on assiste à un emballement des off des grandes foires d'art contemporain.

A Paris, la nouvelle politique culturelle est entièrement centrée sur l’événementiel, au grand désespoir des conservateurs des musées municipaux, contraints de restreindre le nombre des expositions temporaires dont la rentabilité est jugée trop incertaine. Il ne s’agit plus de créer des événements, comme la Nuit Blanche ou Paris Plage, mais de créer des lieux culturels dont la vocation et le fonctionnement sont l’événement et l’imprévu. Le 104, poumon du nouveau Paris culturel, en est (ou devrait en être) le paradigme.

On peut alors se demander si, plus que la forme événementielle, ce n’est pas la forme télévisuelle qui est en train de gagner l’ensemble de la culture. Une multiplicité de programmes différents chaque jour, dans lesquels on peut « piocher » en fonction de son emploi du temps et de ses goûts ; ce qui ne manque pas de saveur, quand on entend les critiques de certains milieux culturels sur la télévision. On remarquera d’ailleurs avec intérêt que les archives numériques, radio et télévision, disponibles sur internet et le podcasting replacent chaque élément dans une collection permanente et tendent à transformer un média au contenu éphémère en une bibliothèque au contenu permanent.

Mais ce qui est particulièrement intéressant aujourd’hui, c’est que le spectacle vivant, par essence éphémère et événementiel, est largement touché par cette fuite en avant du « one shot », de l’unique. Les grandes institutions de la danse, de la musique ou du théâtre, imaginent de créer à l’intérieur de leurs programmations, des manifestations d’un soir ou d’un jour qui viendraient apporter un souffle nouveau. Pour combler ce « défaut d’événementialité », et de la même façon que le spectacle vivant a investi des musées ou des collections privées, on commence à voir des interventions d’artistes visuels dans les spectacles vivant. Évidemment, le spectacle vivant, notamment la danse, a intégré depuis longtemps le dialogue avec les arts plastiques, dans sa scénographie et dans ses références esthétiques. Mais là, il s’agit d’autre chose ; l’imprévu doit être au rendez-vous pour déplacer le petit reste du public culturel et essayer de faire venir ces fameux et si convoités « nouveaux publics ».

Ce n’est plus seulement la notion d’événement comme temporalité éphémère qui est en jeu mais la notion d’événement comme imprévu qui est recherché. A défaut de créer une émotion, on cherche à créer de la surprise, à susciter de l’inédit, de l’imprévu.

Cette évolution culturelle, qui prétend être en adéquation avec l’attente des publics contemporains, cherche à créer artificiellement, par le moyen de l’événement et de l’imprévu, le choc artistique qui de tout temps a permis à la création et au public de se rejoindre.

Mais on ne peut s’empêcher de penser que ce choc artistique ainsi que ces nouveaux publics seront toujours, à l’image de cette culture de l’imprévu, éphémères !

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9 octobre 2009 5 09 /10 /octobre /2009 14:18
Devant la « crise de la culture » en France, il est de bon ton de désigner un coupable : l’Etat et le Ministère de la Culture. Est-ce si juste ?
Tout d’abord de quelle crise parle-t-on ? L’échec de la politique de démocratisation de la culture ? Le nombre d’artistes, de groupes, de compagnies, le nombre de livres publiés et ceux en recherche d’éditeurs, de spectacles produits ou qui cherchent désespérément à l’être, le nombre de structures culturelles qui se créent chaque année ainsi que la résurgence des maisons socioculturelles, enfin le nombre d’étudiants entrant dans des filières culturelles et d’adultes souhaitant se reconvertir dans ces milieux ne permettent pas de penser que la politique de démocratisation ait totalement échoué. Souvent qualifiées de populistes, les années Lang ont réellement permis à toutes les cultures d’être représentées dans l’offre publique et privée et à des jeunes artistes de tous les milieux et de toutes les sensibilités de pouvoir essayer de vivre de leur art.
Face à cette abondance de l’offre, c’est la pratique culturelle des Français qui est en cause. Même si certaines expositions temporaires ou concerts drainent un large public et offrent des files d’attente immenses propre à réjouir les professionnels désespérés, la fréquentation des théâtres ne s’accroît pas, ni celle générale des musées malgré les bons chiffres d’établissements prestigieux comme le Louvre ou Orsay.
A qui la faute ? Changement de ministère et haro sur celui de l’Education nationale. On n’enseigne pas l’histoire de l’art, de la musique, du théâtre, du cirque et des arts de la rue à l’école. Il est donc normal que les nouvelles générations ne fréquentent plus les lieux culturels. Il sera intéressant d’analyser les effets de la réforme engagée, mais quand on regarde le niveau général des étudiants sortant du baccalauréat en littérature et en histoire (deux matières enseignées) on peut se poser des questions sur la réussite d’une telle réforme. Elle améliorera peut-être la culture générale des jeunes mais pas forcément leur pratique culturelle. L’enseignement du français, de la littérature ou de la philosophie ne semble pas impliquer un fort taux de lecture de romans ou d’essais classiques ou contemporains.
Devant ce déficit de la pratique culturelle, ce sont finalement les établissements culturels qui ont réagi et ont imaginé et mis en œuvre des initiations à la pratique culturelle afin de fidéliser et d’accroître leurs publics. On a vu ainsi fleurir des « écoles des spectateurs ». Le Théâtre national de Chaillot, par exemple, a entrepris depuis six ans un travail pédagogique remarquable. Il offre aux spectateurs, non seulement une initiation concernant le théâtre et la danse, mais également les autres formes de créations artistiques, à travers ses partenariats avec des musées. Le même Théâtre de Chaillot a aussi engagé un partenariat avec le Rectorat de Paris pour « faire » de l’éducation artistique au sein des établissements scolaires. Les exemples sont nombreux et montrent au quotidien qu’il y a des solutions possibles.
Mais au risque de passer pour réactionnaire, force est de constater que le lieu essentiel de la transmission de la pratique culturelle a toujours été la famille. Ce sont les parents qui choisissent d’inscrire les enfants dans les conservatoires pour étudier et pratiquer la musique, la danse ou le théâtre. Ce sont les parents qui accompagnent leurs enfants dans l’apprentissage de la lecture et les poussent à lire leurs premiers romans. Ce sont les parents qui emmènent leurs enfants à leurs premiers concerts et spectacles, du cirque à l’opéra, et les accompagnent des pièces pour enfant aux classiques de Molière, Corneille ou Racine.
Et malheureusement, même dans des familles où les parents ont un haut niveau de pratique culturelle, la transmission n’est pas toujours assumée. Alors bien évidemment, l’Etat qui veille à l’égalité des chances, doit s’assurer que tous les jeunes soient initiés aux pratiques culturelles, mais il ne peut pas se substituer entièrement au rôle d’éducation et de transmission de la famille, il n’en a ni la mission ni les moyens.
Pour les jeunes moins favorisés, les collectivités territoriales, à travers la création de centres socioculturels et par le biais des associations, font par ailleurs un énorme travail de proposition culturelle dans un esprit de proximité et d’adaptation qui les rendent plus efficaces qu’une réforme nationale pleine de bonnes intentions mais sans véritables moyens.
On ne souligne d’ailleurs pas assez le travail remarquable qu’effectuent au quotidien les associations d’éducation populaire pour les arts et la culture. Le maillage associatif est un levier qui devrait être totalement intégré aux réflexions sur la politique culturelle et aux actions à mener. Plus que l’école, le collège ou le lycée, ce sont en effet des lieux efficaces de transmission des pratiques culturelles.
Quant au Ministère de la Culture, si l’on peut regretter qu’il ne prenne pas assez en compte l’ensemble de ces initiatives, on peut néanmoins se réjouir qu’il traite enfin le véritable problème de la crise des publics et des prescripteurs, en faisant fi de la trop vieille rivalité entre public et privé. En signant des conventions avec les principales fédérations et associations d’éducation populaire, l’Etat joue là, pleinement, son rôle d’acteur et de partenaire économique au service, non plus seulement de l’action artistique, mais de sa diffusion et de sa réception. Notamment en préparation de l’Année européenne de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale (2010).
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