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14 février 2010 7 14 /02 /février /2010 19:44

 

Lectures  :
Jérémie 17, 5-8
1re lettre aux corinthiens 15, 12.16-20
Luc 6, 17.20-26



Les textes de ce dimanche nous promettent bonheur ou malheur et si nous croyons que la parole de Dieu est vérité, il nous faut entendre ces textes afin de savoir ce qu’il en est de ce bonheur. Dans l’Evangile de Luc, Jésus descend de la montagne et, contemplant ses disciples, annonce aux pauvres, à ceux qui ont faim, pleurent ou sont rejetés à cause de lui de la société qu’ils sont heureux. Ces paroles ne nous sont pas nouvelles. Dans la synagogue déjà, il avait annoncé que c’était pour eux, les exclus, qu’il était venu afin d’accomplir la promesse de Dieu. « Il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu'ils sont libres, et aux aveugles qu'ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération » ajoutant « Cette parole de l'Écriture, que vous venez d'entendre, c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit. »

Sur ce point, il n’y a donc rien à dire de plus. La promesse de Dieu est accordée en priorité à ceux qui n’ont d’autres défenseurs que Dieu lui-même. A eux, qui sont en bas de la montagne,, le tressaillement de joie, le véritable bonheur, est donné à vivre dans la rencontre directe du Seigneur. Ils sont heureux aujourd’hui de cette rencontre, de cette parole accomplie, et n’ont plus à douter que la promesse eschatologique se réalisera pour eux et qu’ils seront des citoyens comblés et heureux dans le Royaume des Cieux.

Mais Jésus ne s’arrête pas là. Il délivre une série de quatre imprécations parallèles  aux riches, aux repus, aux rieurs, à ceux dont on dit du bien. La mise en garde contre la richesse traverse l’Evangile de Luc. Il ne s’agit pour autant pas ici de condamnations de comportements qui pourraient nous paraître en contradiction avec la volonté de Dieu contrairement aux béatitudes de Matthieu qui soulèvent de vrais problèmes éthiques. La conclusion des deux séries nous donne une clé de lecture évidente : celle du traitement fait aux vrais et aux faux prophètes et donc à la Parole de Dieu elle-même. Le danger des richesses et des joies de notre vie terrestre c’est de se laisser bercer et berner par des bonheurs illusoires alors que le véritable bonheur eschatologique nous est promis.

C’est bien ce que nous rappelle d’ailleurs Jérémie pour qui l’opposition entre les « heureux » et les « malheureux » est très bien définie : « Maudit soit l'homme qui met sa confiance dans un mortel, qui s'appuie sur un être de chair, tandis que son cœur se détourne du Seigneur. […] Béni soit l'homme qui met sa confiance dans le Seigneur, dont le Seigneur est l'espoir. » La question n’est pas finalement d’être riche ou pauvre mais de savoir en qui nous mettons notre confiance. Et la seule personne capable de nous apporter le bonheur éternel c’est le Seigneur.

En effet, tous nos bonheurs terrestres, quelles que soient nos richesses et nos joies, se heurteront aux aléas de la vie et finalement toujours à ce qui est pour nous une fatalité : la mort. Seul finalement le bonheur qui nous est promis dans la vie éternelle de Dieu par le Seigneur ressuscité des morts est durable et fiable. C’est pourquoi Paul nous dit : « Et si le Christ n'est pas ressuscité, votre foi ne mène à rien, vous n'êtes pas libérés de vos péchés ; et puis, ceux qui sont morts dans le Christ sont perdus. Si nous avons mis notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes. Mais non ! le Christ est ressuscité d'entre les morts, pour être parmi les morts le premier ressuscité. »

Alors à la question Pour quand est le bonheur ? nous pouvons répondre avec certitude que le véritable bonheur est pour la  vie éternelle. Mais nous devons également nous souvenir que le bonheur est donné immédiatement par la certitude de l’accomplissement de la Parole de Dieu. Cette parole nous en sommes dépositaires et c’est à nous d’annoncer toujours en priorité à ceux qui se sentent exclus que le Royaume de Dieu est à eux. Ce bonheur là est bien terrestre, il continue de s’accomplir aujourd’hui quand au nom du Christ nous annonçons la Bonne-Nouvelle. C’est pourquoi Paul nous dit dans les actes « Je vous ai toujours montré qu'il faut travailler ainsi pour secourir les faibles, en nous rappelant les paroles du Seigneur Jésus, car lui-même a dit : Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir. » (Ac 20, 35)

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