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5 septembre 2010 7 05 /09 /septembre /2010 20:30

Sg 9, 13-18

Ps 89, 3-4, 5-6, 12-13, 14.17abc

Phm 1, 9b-10.12-17

Lc 14, 25-33

Voilà un passage de l’évangile qui n’est pas facile à entendre !

 

« Si quelqu'un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et soeurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple.
Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher derrière moi ne peut pas être mon disciple. […] De même, celui d'entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple.
 »

 

Mais voilà également un passage qui nous rappelle deux données essentielles que nous avons tendance à oublier : nous sommes des marcheurs et nous avons un but.

Les paroles de Jésus n’auraient aucun sens sinon ! Dans les deux exemples qu’il nous donne pour nous faire comprendre ses paroles (la construction d’une tour et la victoire d’une bataille), Jésus nous montre bien que l’enjeu est la finalité de la marche.

 

Mais si nous ne croyons pas que nous arriverons à bâtir cette tour, si nous ne sommes pas certains de gagner la bataille alors que les chiffres semblent ne nous donner aucune chance, il nous le dit : ce n’est pas la peine de nous mettre en route ! Et si nous étions seuls, il y aurait en effet peu de chance que nous osions nous mettre en marche. Car l’argent, le courage, la force dont nous avons besoin, nous ne les tirons pas de nous même, mais de la foi que nous avons en lui. « Quel homme peut découvrir les intentions de Dieu ? Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ? […] Et qui aurait connu ta volonté, si tu n'avais pas donné la Sagesse et envoyé d'en haut ton Esprit saint ? C'est ainsi que les chemins des habitants de la terre sont devenus droits ; c'est ainsi que les hommes ont appris ce qui te plaît et, par la Sagesse, ont été sauvés. »

 

Et c’est dans cette foi que ce passage de l’évangile peut prendre sens ! L’essentiel, nous le recevons du Seigneur. Et cet essentiel c’est la liberté. Cette liberté éclairée, ce Salut, qui nous permet d’envisager tout ce que nous possédons, jusqu’à nos relations humaines, d’une toute autre manière, à la lumière du Christ ressuscité. N’est-ce pas le sens de cette magnifique demande de Paul :

« Fils bien-aimé, moi, Paul, qui suis un vieil homme, moi qui suis aujourd'hui en prison à cause du Christ Jésus, j'ai quelque chose à te demander pour Onésime, mon enfant à qui, dans ma prison, j'ai donné la vie du Christ. Je te le renvoie, lui qui est une part de moi-même. Je l'aurais volontiers gardé auprès de moi, pour qu'il me rende des services en ton nom, à moi qui suis en prison à cause de l'Évangile. Mais je n'ai rien voulu faire sans ton accord, pour que tu accomplisses librement ce qui est bien, sans y être plus ou moins forcé. S'il a été éloigné de toi pendant quelque temps, c'est peut-être pour que tu le retrouves définitivement, non plus comme un esclave, mais, bien mieux qu'un esclave, comme un frère bien-aimé : il l'est vraiment pour moi, il le sera plus encore pour toi, aussi bien humainement que dans le Seigneur. Donc, si tu penses être en communion avec moi, accueille-le comme si c'était moi. »

 

Marcher à la suite de Jésus, c’est apprendre de lui à vivre, à posséder autrement. La question n’est pas de ne rien posséder mais de « renoncer » à posséder comme si nous étions les maîtres des choses et comme si ces possessions étaient la finalité de notre marche. Marcher à la suite de Jésus c’est demander avec le psalmiste :

« Apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos coeurs pénètrent la sagesse.  Reviens, Seigneur, pourquoi tarder ? Ravise-toi par égard pour tes serviteurs. Rassasie-nous de ton amour au matin, que nous passions nos jours dans la joie et les chants.  Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu ! Consolide pour nous l'ouvrage de nos mains. »

 

Convertir notre regard à la lumière de la résurrection du Christ, à la lumière de la Croix, voilà ce que nous demande Jésus. Il ne nous demande ni d’être des miséreux sans bien, ni de nous fâcher avec les gens que nous aimons et particulièrement notre famille, ni de mépriser notre propre vie. Il nous demande de vivre pleinement, de vivre en marche, de vivre en construisant une tour de son Royaume, de vivre en étant victorieux de nos peurs et nos innombrables imperfections. Il nous demande d’être de ses disciples, c’est-à-dire de nous appuyer sur la certitude qu’il est Celui qui nous donne la force de le suivre et l’assurance du Salut.

 

Jésus marche toujours devant nous. Et heureusement, de temps en temps il se retourne pour nous interpeller et vérifier que nous n’avons pas repris une pause statique ! L’inverse du jeu de notre enfance « 1, 2, 3… soleil » en somme.

1, 2, 3… Salut !

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