Après un rapide tour d’horizon dans les évangiles il est clair que la véritable gloire vient de Dieu et lui appartient en propre. La meilleure preuve est que nous lui rendons gloire ; nous rendons donc à Dieu ce qui est à lui. Les autres « gloires », en particulier, celles des Césars et autre princes de la terre, seraient plutôt des glorioles. On voit d’ailleurs le Christ n’y attacher ni intérêt ni crédit lorsque le diable essaie de lui négocier la gloire des royaumes de la terre contre son allégeance. Et oui, le diable, entre autre chose, est faux monnayeur, du genre qui vous fait prendre des vessies pour des lanternes et des pierres pour du pain.
En matière de gloire donc, un seul fournisseur fiable, Dieu lui-même. Reste à savoir ce qu’est cette gloire qui n’appartient qu’à Dieu. Si mes souvenirs d’hébreu ne me trompent pas (ça pourrait arriver) il me semble que le mot gloire a à voir avec le poids. La gloire de Dieu serait donc son « poids ». Son poids dans la balance, bien sûr. Et quand Dieu met son poids dans la balance, alors, c’est vers lui que tout penche. C’est ainsi que Dieu glorifie son Fils, en mettant tout son poids dans la balance. Et le fils glorifié nous glorifie à notre tour. Ainsi, nous aussi, nous penchons irrésistiblement vers Dieu.
Écoutons Jésus dans la prière qu’il adresse à son Père avant la Passion : « Je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, pour qu'ils soient un comme nous sommes un : moi en eux et toi en moi, afin qu'ils soient parfaits dans l'unité et que le monde reconnaisse que tu m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé. » (Jean 17, 22)
La gloire de Dieu est donc bien sa puissance, sa puissance d’amour et de Salut, sa puissance de communication, de relation.
Irénée de Lyon l’avait bien compris, et le formule ainsi dans son traité contre les hérésies : « Car la gloire de Dieu, c'est l'homme vivant, et la vie de l'homme, c'est la vue de Dieu ».