Les textes de la messe de ce premier dimanche, nous permettent immédiatement d’éviter de voir en ce temps de l’Avent une simple attente de Noël, un avant la fête. L’Alliance nouvelle que Jérémie annonce à travers la promesse de la naissance du « Germe de justice » et le discours apocalyptique de Saint-Luc nous projettent dans un avenir tout à la fois plus lointain et plus immédiat que le 25 décembre : le retour de Jésus-Christ dans sa gloire et l’actualité, l’aujourd’hui, de l’Alliance nouvelle par laquelle Dieu a mis sa Loi dans nos entrailles, l’a écrite dans nos cœurs (Jérémie 31, 33).
Avec l’Avent nous entrons ainsi dans le temps de l’attente, mais dans le temps d’une attente active, le temps de la mission « jusqu’à ce que soit accompli le temps des nations » (Lc 21,24). Ce temps, c’est notre histoire, une histoire qui se vit dans le monde et non contre le monde, mais avant tout une histoire qui se vit avec Dieu. Si l’Avent nous mène à Noël, il nous replace d’abord au cœur de cette tension de la vie chrétienne qui, pour reprendre les termes de Paul, nous fait vivre « en Christ » en attendant que le retour du Messie ou notre mort ne nous permettent de vivre « avec Christ ».
L’Evangile de Luc que nous lirons durant cette année liturgique est celui de l’aujourd’hui de Dieu. La Loi d’amour et de justice inscrite dans nos cœurs et les sacrements nous permettent de continuer de vivre en Christ et d’affirmer à sa suite que le Royaume de Dieu est au milieu de nous (Lc 17, 20). C’est le cœur de notre mission de baptisé, une mission qui nous pousse, comme les apôtres, à aller dans le monde, à sortir de nous-mêmes, pour que tous, ou au moins le plus grand nombre, puissent, dans quelques semaines, fêter Noël et entendre la nouvelle extraordinaire que nous annonce Jérémie : « Un homme n’instruira plus son prochain ni son frère de la manière suivante : « Il faut connaître le Seigneur ! » car tous me connaîtront, petits et grands – oracle du Seigneur -, car je pardonnerai leurs fautes ; et de leurs péchés, je ne me souviendrais plus. » (Jr 31, 34). Oui, à Noël, Dieu se révèlera lui-même à toutes et à tous et dès aujourd’hui il nous faut l’annoncer.
Bonne année liturgique ! Nous sommes dans le temps de l’Avent ! Ayons « entre nous et à l’égard de tous les hommes un amour de plus en plus intense et débordant » et que le Seigneur nous « établisse fermement dans une sainteté sans reproche devant Dieu notre Père » (1 Th 3,13).