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15 janvier 2012 7 15 /01 /janvier /2012 23:22

 

Les textes de ce dimanche nous parlent de vocations, celles du jeune Samuel et des trois premiers disciples de Jésus. Leurs points communs sont un dialogue entre Dieu et l’appelé ainsi que la présence d’un médiateur, Eli pour Samuel, Jean-Baptiste pour les disciples. Des médiateurs qui permettent aux hommes appelés de reconnaître Dieu.

 

Dans la suite des évangiles, Jésus ne va cesser de dialoguer avec les hommes et les femmes qu’il rencontre. La figure du médiateur ne sera plus présente et ce rôle ne sera pas pris par le Christ qui ne se présente généralement pas comme étant Dieu. Et pourtant, quand le Christ s’adresse aux hommes, une question, celle qu’il pose à ses disciples (Mc 8,27) « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? », devient centrale, toujours présente à l’intérieur du dialogue.

 

Cette question qui nous est posée personnellement fait de chacun d’entre nous notre propre médiateur. Notre conscience est la seule à pouvoir nous faire reconnaître celui qui nous parle comme étant le Dieu de Samuel, le Messie des disciples. Certes, les Ecritures, l’Eglise, nos frères et nos sœurs peuvent nous y aider, mais au final, c’est nous seuls, dans notre propre liberté, qui pouvons répondre : « Me voici » et adresser cette réponse à Celui que nous reconnaissons comme Dieu.

 

C’est pourquoi vocation et conversion sont intimement liées. Finalement nous ne pouvons reconnaître que nous sommes appelés par Dieu (vocation) si nous n’acceptons pas que la voix qui nous appelle est celle de Dieu (conversion). La véritable conversion n’est pas un ensemble de changements d’attitudes, faire le bien plutôt que faire le mal, mais un changement radical de vision de ce qu’est notre propre vie : une vie à l’écoute de notre vie (qui n’est pas forcément mauvaise) ou une vie en dialogue avec celui que nous reconnaissons comme Dieu. Sans faire de mauvais jeu de mots, une vie qui ne soit pas solitaire mais une vie à deux ou à Dieu.

 

La fraternité que nous sommes appelés à vivre, n’est pas une fraternité que nous devons apprendre à vivre dans un effort de conversion mais une fraternité qui nous fait vivre dans l’unique conversion qu’est l’acceptation de vivre avec cet autre qui nous appelle, Dieu qui s’est fait frère en Jésus-Christ. Accepter comme Samuel que Dieu soit avec nous et accepter comme les disciples de rester auprès de Jésus, c’est entrer dans une fraternité qui fait vivre.

 

Ni la vocation, ni la conversion ne nous entrainent dans une sortie de nous-mêmes qui nous mènerait vers une vie éthérée proche de Dieu. Au contraire, comme le dit Paul, elles nous resituent justement dans notre corps, temple de l’Esprit. Un corps qui trouve sa plénitude non pas dans le retrait du monde mais bien dans l’accueil de l’autre.

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commentaires

P
<br /> Cher M. le Cardinal,<br /> <br /> <br /> Il me semble cette fois que vous avez cédé à la facilité et que vous avez suivi l'opinion commune au risque de ne pas bien écouter les textes, si je puis me permettre.<br /> <br /> <br /> Les textes d'hier parleraient de vocation. Je ne le crois pas. Un dialogue ? Où le voyez vous avec Samuel ? Et il y a plutôt quiproquo sur quiproquo dans l'évangile, comme si le dialogue, ou du<br /> moins la compréhension était impossible, comme si ce dont il s'agissait n'était précisément pas un dialogue.<br /> <br /> <br /> Samuel est prophète. Ce qui est curieux, c'est qu'il soit successeur d'un prêtre, Eli. Les fils d'Eli ne lui succèdent pas. Ils tombent à la guerre et sont connus comme des personnes peu dignes<br /> de confiance. La mère de Samuel n'offre rien. Elle se tient devant Dieu, seule dans sa détresse. Pas de marchandage, pas de sacrifices.<br /> <br /> <br /> Le texte aujourd'hui, le rejet de Saul confirme cela. Saul imagine que les sacrifices dispensent de l'écoute de la parole. Et il tombe.<br /> <br /> <br /> Samuel, c'est la critique du sacerdoce, au moins du culte de Silo, au bénéficie du prophétisme. Pas de vocation là dedans. Mais la mutation d'une religion du culte toujours idolatrique en une<br /> écoute de la parole, sans rien à voir ni à entendre, ascèse où nous pose le Dieu que nous ne pouvons avoir sous la main.<br /> <br /> <br /> Quant à l'évangile, il se pourrait qu'il aille dans le même sens, même si ce n'est sans doute pas voulu. Pas de réponse, pas de nomination de Dieu. D'ailleurs même la question est curieuse. Non<br /> pas qui cherchez-vous, mais que cherchez-vous. Et si réponse il y a, c'est sous forme d'une invite, d'une mise en route, d'une marche. Impossible de tenir, ne serait-ce que dans un nom, le Dieu.<br /> Ou plutôt, impossible de réduire le croire à un discours, à un savoir sur le Dieu. Le Dieu n'est pas une idole, décidément, y compris conceptuelle.<br /> <br /> <br /> Evidemment, je partage ce que vous dites, je pense seulement que les textes disaient autre chose ce coup-là. Fraternellement<br />
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B
<br /> <br /> Cher ami,<br /> <br /> <br /> Vous avez raison... j'aurais du écrire rencontre plutôt que dialogue, rencontre avec parole et réponse... nous ne sommes pas si éloignés d'un dialogue ! Sur la vocation, tout dépend de ce qu'on<br /> met réellement derrière ce terme. La vocation n'est-elle pas d'abord l'interpellation par Dieu de l'homme.<br /> <br /> <br /> Bon et puis zut je l'avoue... je voulais parler de vocation et de conversion surtout à cause du texte de Paul sur le corps. Voilà.<br /> <br /> <br /> Merci de votre comentaire tout à fait éclairant sur ces textes.<br /> <br /> <br /> B.<br /> <br /> <br /> <br />

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