Chers manifestants,
Dimanche, vous avez défilé contre la théorie du genre, contre la PMA, contre la GPA et vous l’avez crié bien fort : « Vous ne lâcherez rien, jamais, jamais, jamais ! »
Mais que tenez-vous dans vos mains jointes, contractées de peurs et de revendications ? Dans ces mains jointes qui forment un rempart contre ce changement total de civilisation qui viendrait selon vous balayer ce qui fait l’essence même de ce que nous sommes.
La famille, me répondrez-vous. Quelle famille ? Votre famille ressemble à s’y méprendre à une idole à laquelle vous avez donnée une figure de repli bien éloignée de la logique du bien commun que développait il y a des siècles Saint Thomas. Votre famille devient une communauté à part déliée du monde dans lequel elle est pourtant forcée de vivre, où l’unique centre d’intérêt est la procréation et où les enfants, pour reprendre vos slogans appartiennent aux parents (« Nos enfants nous appartiennent »). Mais si la famille est en effet le lieu de l’entraide le plus favorable, elle ne peut en aucun cas être une communauté fermée pouvant répondre à elle seule aux aspirations de développement de ses membres.
Vous n’aimez pas la théorie du genre, pour beaucoup vous n’avez même pas pris la peine de lire une ligne sur le sujet à part les inepties et les contre vérités que ceux qui vous manipulent pour des raisons bien éloignées de celles que vous croyez défendre vous transmettent dans leur propagande. Avec les imbéciles vous apposer le mot nature à tous ce qui est pour vous un petit enclos de protection – l’homme, la femme, la famille, la civilisation – dressant autour de vous (grand bien vous fasse) mais également des autres les herses de la captivité. Vous transformez la création divine en idoles, méprisant les efforts de Celui qui est venu pour vous libérer au prix de sa vie. Vous imposez au monde les vues étriquées qui soulagent votre peur absolue d’être libres.
Si la famille ne permet pas l’épanouissement de tous, et surtout de ceux qui souffrent du joug de la différence que vous leur faites porter, elle n’a aucun intérêt. Si la famille n’est que la structure sociale permettant la procréation dite naturelle elle n’a aucun sens et les animaux s’en passent très bien. Les évangiles ne disent que peu de choses sur la famille, et rarement des choses positives. Elle est souvent le frein à la liberté de l’homme et à l’appel de Dieu. Comme quoi, déjà à l’époque la famille servait d’idole aux esprits chagrins qui préféraient que rien ne change ! Allez enterrez vos morts avec vos morts et laissez les vivants vivre dans la liberté que Dieu nous donne.
Chers manifestants vous ne manifestez pas pour tous, vous ne manifestez que pour vous-mêmes. C’est votre droit le plus strict mais ce que vous ne lâcherez pas, je vous le dis avec beaucoup d’affection et de fraternité, vous pouvez le garder car Dieu lui-même l’a détruit : la peur. Votre slogan résonne à mes oreilles comme le cri de l’orgueil de ceux qui n’accueillent plus ni Dieu ni leur prochain… et je vous le dis avec beaucoup d’humilité et de tristesse : qu’il est difficile de vous aimer comme des sœurs et des frères quand votre haine tranquille et bonne enfant défile sous mes yeux.
« Unique Amour, fais-nous ta proie,
Plie notre orgueil, panse nos plaies ;
De ta vigueur viens nous brûler,
Souffle de Dieu, Flamme de joie !
Esprit de Dieu, très pur Amour,
Descends dans notre nuit obscure ;
La chair nous tient, le temps nous dure,
Esprit du ciel, très pur Amour !»