En un mot, est apostolique ce qui vient des apôtres.
Au commencement, il y a Jésus, en Galilée, il y a presque 2 000 ans. En fait, les évangiles ne nous disent pas vraiment comment ça s’est passé. On sait que parmi les disciples qui le suivaient, Jésus en choisit douze. Douze hommes qui figurent les douze tribus d’Israël. Le début d’un nouveau peuple, d’une nouvelle alliance. Ce que les évangiles ne nous disent pas, ce sont les critères du choix. On repère bien les touts premiers, le « premier rang des douze », ceux que Jésus a appelés, au bord du lac, ou à la table de douane. Simon-Pierre et André, et aussi Jacques et Jean, les fils du pauvre Zébédée, qui se retrouve les bras ballants, ses barques sur le sable, sans fils pour mener la pêche. Il y a Matthieu, le douanier, qui lui aussi laisse tout en plan, et Nathanaël, qui étudiait sous le figuier, on dit que c’est lui qu’on appelle aussi Barthélémy. Voilà qui fait six. Quant aux six autres, Thomas, Jude, qu’on appelle aussi Thaddée, l’autre Jacques, Judas, Philippe, frère de Barthélémy, et un autre Simon, qui lui, ne devient pas Pierre, on ne sait pas pourquoi ils furent choisis. Y eut-il des remous ? Des jalousies ? Nous n’en savons rien.
Ces Douze sont les témoins privilégiés de la vie publique de Jésus, et de sa prédication. Jusqu’à la croix. Et là, ils ne font pas fort. L’un d’eux, Judas, trahit. Le « chef », Pierre, renie Jésus, et les autres se sauvent, sauf, peut-être, Jean. Triste bilan.
Pour autant, Jésus les convoque en Galilée après sa résurrection et les confirme dans leur mission. Dès avant la Pentecôte, les Onze procèdent au choix du remplaçant de Judas, un disciple qui comme eux a suivi Jésus depuis le commencement, et au tirage au sort, c’est Matthias qui est désigné. Il n’est pas dit qu’alors, ni Pierre, ni les dix autres lui imposèrent les mains, et j’en ai toujours été un peu frustré.
En effet, c’est à partir de Matthias que commence la succession apostolique, cette magnifique vision de l’Église, qui professe que du Christ à moi, de mains en mains, chacun succédant au précédent, les mains posées sur la tête les uns des autres, une longue chaîne humaine porte le témoignage de ce qu’ont vu les Douze. Et voilà une merveilleuse raison d’aimer le catholicisme. Nous ne sommes pas dans une religion du livre, du mot à mot, de la lettre, nous sommes là dans une histoire de témoin. D’humain à humain, de siècle en siècle, la Bonne Nouvelle court. À la suite des apôtres, nous pouvons dire : « nous croyons à cause de ce que nous avons vu, de ce que nous avons entendu ». Des Douze jusqu’à chacun des baptisés, par les mains des évêques, successeurs des apôtres, la foi se répand. À chaque génération, l’évangile de papier et de mot devient un témoignage de chair et de sang, une nouvelle confiée à chacun les yeux dans les yeux. Et c’est sur la foi de nos pères que nous posons notre acte de foi.
Ce que dit le Magistère catholique :
Catéchisme de l'Eglise Catholique -77. " Pour que l’Évangile fût toujours gardé intact et vivant dans l’Église, les apôtres laissèrent comme successeurs les évêques, auxquels ils "transmirent leur propre charge d’enseignement" (Dei Verbum (DV), Constitution sur la Révélation, deuxième concile du Vatican, 7). En effet, "la prédication apostolique, qui se trouve spécialement exprimée dans les livres inspirés, devait être conservée par une succession ininterrompue jusqu’à la consommation des temps" (DV 8)."
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